La marque rouge a investi gros dans son programme Nuron d’outils électroportatifs sans fil et connectés.

Hilti lance sa plateforme 22 V connectée

Le programme Nuron du fabricant de machines électroportatives Hilti est basé sur une plateforme de batteries en 22 V qui, déclinées en cinq tailles permettent de répondre à une large gamme de besoins. Un type de batterie en un voltage fixe (au lieu des 14 V, 18 V, 36 V voire 72 V) qui a été développé avec un fabricant asiatique et dont la puissance comme l’autonomie seraient selon Hilti sensiblement supérieurs aux batteries précédentes. Nuron a représenté huit années de recherche et de développement pour l’industriel du Liechtenstein et un investissement financier considérable. Ce programme concerne 70 machines, dont quelques-unes qui sont encore aujourd’hui essentiellement utilisées avec des moteurs thermiques (tronçonneuses découpeuses par exemple). Pour les travaux de voiries, par exemple, ce passage du thermique ou pneumatique (qui suppose un compresseur à proximité) induit un affaiblissement considérable du bruit. Avec un jeu de batterie en réserve, Nuron promet une journée complète de travail… « Toutes les batteries et chargeurs sont interchangeables et fonctionnent dans le cadre d'un seul et même écosystème, ce qui permet de réduire la complexité pour les gestionnaires de parc et les coûts pour les entreprises. L'époque où les marteaux-piqueurs, les meuleuses d'angle et les perforateurs burineurs devaient être équipés d'un fil est révolue », lit-on dans le communiqué.

La sécurité monte d’un cran

Outre les batteries, Nuron se distingue par sa connectivité. « Tous les outils génèrent des données qui sont ensuite stockées sur les batteries Nuron et envoyées en toute sécurité vers le cloud lors de chaque charge, sans aucune interaction de la part de l'opérateur », explique-t-on chez Hilti. Savoir combien de temps est utilisée chaque machine, où elle a été chargée la dernière fois et connaître l’état de la batterie… ces infos peuvent être consultés par l’opérateur via son smartphone. Pas sûr que cette fonctionnalité soit la priorité des métalliers. D’autant que ce service est payant… Ce sera sans doute plus utile aux entreprises générales du bâtiment ayant des dizaines d’équipes sur les chantiers. Ce qui est en revanche plus intéressant pour les TPE et PME du métal c’est l’effort qui a été consenti sur la sécurité et l’ergonomie. La réduction des vibrations sur les machines a été une constante dans le développement de Nuron. Nous l’avons expérimenté avec le marteau-piqueur TE 2000 qui, dans sa version sans fil, est à peine plus lourd que son cousin filaire et se manipule avec beaucoup de facilité. Les meuleuses d’angle sont évidemment au programme. Sur ce point la marque rouge a réussi un joli coup en dotant les machines du système SensTech. Fini le bouton « homme mort », c’est tout le corps de la machine qui réagit à la pression de la main, avec ou sans gant. Dès que l’opérateur lâche ne serait-ce qu’une partie du corps, le disque s’arrête en moins de deux secondes. Pour redémarrer il lui faut pousser un bouton au-dessus de la tête de la meuleuse. Le disque s’arrête aussi en cas de mouvement « soudain et incontrôlé ». Côté poids, avec la batterie il est proche d’une machine filaire de 1 400 W, par exemple. Reste l’éternelle question de savoir si les métalliers sont prêts à lâcher le fil de leurs meuleuses dans l’atelier…