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Le président de la FFB, Olivier Salleron, fraîchement réélu annonce des perspectives sombres pour le bâtiment d’ici 2025. Comment la métallerie devrait-elle s’en sortir ?

Note de conjoncture de la FFB : l'horizon s'assombrit ?

À l’occasion de sa première conférence de presse depuis sa réélection à la présidence de la FFB, Olivier Salleron a présenté le 12 avril les chiffres de la conjoncture du BTP. Sans grande surprise les données sur la construction de logements neufs ne sont pas bonnes. Une crise sur laquelle la fédération alerte depuis des années. « Cette crise va s’amplifier, puisque les permis s’effondrent de 26,7 %, individuel et collectif étant aspirés dans le vortex des ventes passées », prévient Olivier Salleron. La hausse des taux d’intérêt et les difficultés des particuliers à obtenir les prêts expliquent en partie la chute des mises en chantier. Et la sortie du tunnel ne serait pas pour demain. « On constaterait alors un effondrement des mises en chantier à venir de 25 % entre 2022 et 2025, pour tomber à 274 000 unités, comme en 1992, point bas de la crise du logement neuf des années 1990 », note le président. Dans le non résidentiel la situation est plus contrastée : commerces et bâtiments agricoles sont en berne alors qu’étonnamment les voyants des bureaux et des bâtiments administratifs sont au vert. « La crise probable sur le segment des bureaux et locaux commerciaux se trouverait globalement compensée par la poursuite du redressement des bâtiments industriels et de stockage, voire des bâtiments administratifs ».

Destruction de 100 000 emplois

Enfin, l’activité amélioration entretien connaît un léger tassement. À l’horizon de 2025 la FFB voit une diminution en volume de 4 % de la production avec à la clé « la destruction de 100 000 emplois dans le secteur ». Pour inverser cette tendance, il est proposé d’assouplir les règles d’accès au crédit immobilier, le rétablissement du PTZ neuf à 40 %, la mise en place d’un crédit d’impôt RE 2020, pour la relance du locatif un nouvel outil de type « Pinel » et une majoration d’un milliard d’euros au budget de MaPrimeRénov.

La hausse des coûts des matériaux a évidemment aussi été évoquée. « Les matériaux dont les prix avaient le plus vite progressé de la fin 2020 à juillet/août 2022 s’affichent en recul rapide depuis. Mais la crise de l’énergie est passée par là et les tuiles, les produits céramiques, le verre, les produits issus du ciment, etc. accélèrent nettement sur le début 2023 ».

Qu’en sera-t-il pour les entreprises de la métallerie ? Sachant qu’elles moins présentes sur le marché de la construction de logements neufs que sur celui de la rénovation de tous types de bâtiments, on peut imaginer qu’elles seront globalement épargnées. Peu de risques également que ce soit la situation économique qui détruise des emplois puisqu’elles ont déjà du mal à remplacer les départs en retraite. Aussi, elles devraient pouvoir tirer les bénéfices d’une démarche environnementale plus ambitieuse, notamment dans les projets d’extensions, de surélévation et de réemploi des matériaux. À condition toutefois de conserver un savoir-faire, un bon niveau d’équipement et une forte agilité.