Philippe Herbulot, a fait une grande partie de sa carrière dans le génie énergétique et climatique. Il est le nouveau directeur du Pôle transition environnementale et décarbonation du CTICM.

C’est un profil inattendu qui a rejoint en janvier 2024 le CTICM. En effet, le Centre technique industriel de la construction métallique est connu pour placer aux postes clés des ingénieurs. Une culture qui a marqué profondément la filière de la construction métallique avec une prédominance des ingénieurs parmi les dirigeants. Avec l’arrivée de Philippe Herbulot, on change d’orientation. De formation école de commerce, il est un homme qui ne vient pas du sérail. Fort d’une longue expérience dans la performance énergétique et carbone des bâtiments, il a quasiment passé toute sa carrière dans un contexte de développement durable et de qualité environnementale.

Métal Flash : Ce poste de « directeur du pôle transition environnementale et décarbonation », est une création spéciale pour vous ?

Philippe Herbulot : Non pas tout à fait. Il y avait un poste pour ce créneau du développement durable avec la transition environnementale. J’y ai ajouté la décarbonation ; ça fait TED, un peu comme Ted X (rires). L’idée est vraiment d’éveiller la curiosité des entreprises du secteur sur ces sujets. Le CTICM est désormais là pour pointer leurs atouts dans la course à la décarbonation et à l’adaptation climatique Nous savons que ces entreprises ont la capacité à faire face aux préoccupations environnementales, devenues incontournables.

M F : Quelle est votre mission au CTICM ?

P H : Il y a un peu plus d’un an, je ne connaissais pas le CTICM. Au fur et à mesure que je découvrais l’organisme, je notais les choses qui restaient à faire. Cet univers a vécu longtemps dans la discrétion, voire le secret. Entre charpentiers métalliques on se connaît, mais on reste dans l’ombre. L’écologie pour eux se résumait au fait de pouvoir recycler leur matière première. Les « ressortissants », c’est-à-dire les entreprises qui participent aux financements du CTICM, ont de la ressource. À nous de les accompagner sur les nouvelles opportunités et sur un marché qui évolue rapidement. Il faut avoir de la conviction pour les faire changer. Les entreprises de construction métallique sont de véritables industriels : elles mobilisent des compétences techniques pointues et investissent massivement dans des équipements lourds et performants pour faire tourner leurs ateliers. Leur modèle économique repose historiquement sur le volume et leur rentabilité sur le poids d’acier vendu. Me voilà avec un discours centré sur la réduction de l’empreinte carbone, qui les pousse à revoir leurs habitudes, à moins raisonner en tonnes produites et à s’ouvrir à des logiques plus servicielles, moins volumiques, mais plus durables. Il y a un retournement de paradigme et c’est à nous de les aider à y voir plus clair. Mon rôle est d’orchestrer cette mutation, en y intégrant les enjeux de l’ESG (Environnemental, Social et Gouvernance) et de les préparer aux nouvelles réglementations (l’entretien complet est à lire dans le prochain Métal Flash).