Et pourquoi pas un drone ?

Et si la métallerie prenait de la hauteur ? L’idée d’intégrer un drone, ces engins volants téléguidés depuis le sol, peut sembler incongrue à la plupart des professionnels du secteur. Pour autant, les applications nouvelles se multiplient et des appareils innovants sont créés. C’est le cas du Tundra de conception et de fabrication française.

Et pourquoi pas un drone ?

Il y a une vingtaine d’années, certains se demandaient encore à quoi pouvait bien servir une découpe laser ou une station de CAO/DAO dans une métallerie… Le sujet est clos aujourd’hui. Ces solutions techniques se sont banalisées dans cet univers professionnel. La question peut désormais se poser pour la cobotique, la robotique ou les exosquelettes. Dans le même esprit, peut-on envisager à moyen terme un développement des drones dans la métallerie ? Prendre des mesures au laser, effectuer un premier diagnostic de l’état d’un ouvrage difficile d’accès, réaliser la thermographie d’un bâtiment, photographier ou filmer, larguer un objet vers un espace difficile d’accès ou plus précisément envoyer un câble de l’autre côté d’une rive pour un ouvrage suspendu… Ce sont là quelques pistes possibles. Demain les drones seront sans doute capables d’appliquer un traitement de surface, de souder ou de boulonner un ouvrage en hauteur. Rien ne nous dit que ce sera le terrain des métalliers, d’autres sociétés spécialisées s’en chargeront peut-être. Ce qui est certain c’est qu’il sera impensable d’envisager de tels usages avec des drones dits de loisir. Leur champ d’application et leur autonomie comme leur capacité de charge resteront bien trop limités. En matière d’engins volants pensés pour un usage professionnel, il est intéressant de se pencher sur un modèle, ou plutôt un concept original, 100 % « made in France ».

Des bras interchangeables

Développé par Alexandre Labesse, jeune passionné d’aéromodélisme, le Tundra est né d’un constat : à chaque application il y a un drone dédié. Le fondateur de l’entreprise Hexadrone estime que c’est une erreur qui pèse sur l’économie et l’écologie de ces machines. Il conçoit alors un modèle modulable et polyvalent. Il faut pouvoir changer la configuration de l’appareil selon le travail qui lui est demandé. Cela passe par des bras facilement interchangeables, la présence d’interfaces standard permettant de connecter des accessoires et des capteurs disponibles sur le marché et la possibilité de faire varier le poids, l’autonomie et le volume selon les besoins. Une sorte de couteau suisse volant en somme.

« Il existe de nombreux modèles « Ready To Fly », prêts à voler ou « Almost Ready to Fly », quasiment prêts à voler, qui ne nécessitent qu’un montage superficiel. Toutefois, ils se limitent à une seule application et ne permettent pas une grande amplitude de missions. Aujourd’hui, c’est à l’usager de s’adapter à sa machine. C’est pour en finir avec le concept « un drone un usage » que la société a réfléchi à une structure modulable, qui puisse servir de base à différents usages et projets », lit-on dans le communiqué. Le prix peut sembler élevé. Or, c’est le type d’investissement qui peut bien s’imaginer en mode « partage », entre trois ou quatre entreprises, par exemple…