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Le bâtiment a été écouté par la classe politique. Malgré le confinement, son niveau d’activité devrait rester correct et les aides de l'État y contribuent. Cependant, l’année 2021 est teintée d’inquiétudes.

Le deuxième confinement général du pays se fait alors que le bâtiment semblait reprendre du dynamisme et rattraper doucement un niveau d’activité comparable à celui de 2019. Le président de la FFB, Olivier Salleron, s’est montré « rassuré » après le discours d’Emmanuel Macron annonçant le reconfinement. Les chantiers ne sont pas fermés et les entreprises ont su avec « discipline » appliquer les mesures de protection inscrites dans le guide de l’OPPBTP. « Le bâtiment va entraîner le reste de l’économie », a lancé optimiste le président récemment élu à la tête de l’organisation professionnelle. Il y a aussi les signes encourageants sur les primes (même faibles) à la rénovation et un seuil des travaux publics sans publicité en augmentation (de 40 à 70 KE) ce qui favorise les entreprises régionales. « L’entretien et la rénovation se maintiennent, l’action France Relance devrait porter ses fruits et les trésoreries des entreprises ont été préservées grâce au PGE », a souligné Franck Perraud lors de la dernière réunion des partenaires de l’Union des métalliers.

"La charge est correcte"

Pour autant, la construction de logements neufs est en berne et des inquiétudes demeurent. Plus précisément, en métallerie, alors que le niveau d’activité est bon, l’inquiétude monte en prévision de 2021. « Nous notons une grosse activité sur la fin de cette année », insiste Philippe Juliard, directeur général de Forster France. Même analyse chez Canamétal à Niort (79). Son directeur commercial, Philippe Sicot, rappelle qu’il « y a eu un creux d’activité lors du premier confinement sachant que les entreprises de métallerie faisaient généralement eux-mêmes ce qu’habituellement elles auraient sous-traité, mais qu’aujourd’hui la charge est correcte ». Autre partenaire plutôt ravi, 2CM. L’éditeur de logiciels de production note avec enthousiasme que « les métalliers ont profité de la crise sanitaire pour franchir un pas conséquent dans la digitalisation ». Philippe Moyret, directeur commercial remarque « que les métalliers se penchent avec intérêt sur les solutions ERP ».

Le tertiaire "se retracte"

Il n'en demeure pas moins que des nuages apparaissent entre les éclaircies. Hervé Houdhé de Schüco a rappelé que les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration ont sensiblement baissé leurs investissements et que le marché du tertiaire « se rétracte ». Chez les métalliers cela aura nécessairement un impact en 2021. De plus, il y a déjà des inquiétudes sur les équipes de salariés suite aux déclarations de « cas contacts ». Côté approvisionnements il faut s’attendre à ce que sur certains produits originaires de pays lointains (ça vaut pour des produits sidérurgiques) il y ait des pénuries avant la fin de l'année.