Le site sidérurgique de Dunkerque. Le site sidérurgique de Dunkerque.
ArcelorMittal franchit une étape clé vers une sidérurgie plus verte. Le géant mondial de l’acier a annoncé un investissement de 1,2 milliard d’euros pour installer un four à arc électrique sur son site de Dunkerque dans les Hauts-de-France, l’un des plus vastes d’Europe.

Le sidéruriste ArcelorMittal prévoit un nouvel équipement d'un montant de 1,2 milliard d'euros capable de produire 2 millions de tonnes d’acier par an. Il permettra de recycler la ferraille avec une empreinte carbone bien inférieure à celle des hauts-fourneaux traditionnels, gourmands en charbon. Déjà adopté pour 40 % de la production d’acier brut en Europe, le procédé électrique ouvre la voie à une industrie moins polluante et, à terme, compatible avec l’hydrogène ou le gaz naturel.

Le projet s’inscrit dans un plan plus large de décarbonation. Initialement, ArcelorMittal envisageait 1,8 milliard d’euros d’investissements incluant une unité de réduction directe du fer (DRI) fonctionnant à l’hydrogène. Mais la flambée des prix du gaz a repoussé cette partie du projet, laissant le four électrique en première ligne. Une décision définitive est attendue après l’été 2025.

Au-delà de l’innovation technologique, ce chantier porte une dimension politique. Face à la concurrence de l’acier chinois, moins cher mais plus polluant, ArcelorMittal compte sur le plan acier de l’Union européenne, incluant taxe carbone aux frontières et quotas d’importation, pour rétablir une concurrence équitable.

Cependant, l’annonce suscite des inquiétudes sociales. Les syndicats dénoncent les 638 suppressions de postes prévues en France, y voyant un risque de désengagement industriel. Un sujet qui continue d’alimenter la pression politique autour du groupe, alors que la sidérurgie tente de concilier compétitivité et transition écologique.