Construction métallique et prix de l’acier
Pour les constructeurs et charpentiers métalliques de France, soit près de 800 entreprises qui représentent 25 000 salariés, l’année 2021 a été marquée par de bons résultats. La dynamique générale des investissements dans la construction a permis une progression de 8 % de l’activité construction métallique (essentiellement bâtiments industriels et hangars de stockage). Selon Roger Briand, président du SCMF (Syndicat de la construction métallique de France), le premier semestre 2022 est également marqué par une bonne progression comprise « entre 2 et 3 % et des carnets de commandes remplis pour six mois ». Cependant, cet optimisme sera assombri par les hausses considérables de la matière première. L’acier a en effet connu, toujours selon le président du SCMF, une hausse de 142 % en quinze mois depuis novembre 2020. Si les hausses de 2021 sont imputables à la forte demande asiatique, à la montée des coûts de l’énergie et à une bulle spéculative, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 la donne a changée.
Les fonderies ukrainiennes
En effet, toujours selon Roger Briand, « 80 % des brames utilisés en Europe proviennent de Russie et d’Ukraine ». Or, les exportations russes sont bloquées par l’UE et les fonderies ukrainiennes sont à l’arrêt, notamment après avoir été bombardées par l'armée russe. Comme le soulignait Olivier Salleron, président de la FFB, sur l’antenne de BFM TV le 8 mars dernier, « les fonderies ukrainiennes livrent un très gros fournisseur de fers à béton pour la France, la société Riva dont le siège est en Italie ». La construction béton est donc tout aussi fortement impactée que la construction métallique. Olivier Salleron a rappelé que « 80 % des prix dans le bâtiment sont non révisables ». Ce qui implique que les entreprises n’ont guère d’autre choix que « de se débrouiller »…
Photo : © Christophe Dion