Photographe et cinéaste professionnel, il a développé un goût particulier pour l’architecture et les univers d’usines. Le travail du fer à la forge lui plaît forcément. Brice Godard compte même en faire une de ses spécialités.

À 35 ans, ce natif de Nouvelle Calédonie a posé son sac à Les Croûtes, un petit village de l’Aube. Brice Godard, revient du Vietnam, pays de naissance de son père. Il y a travaillé dans la publicité mais aussi pour son compte avec des reportages sur le terrain et dans le monde de l’artisanat. À l’occasion d’un reportage sur la restauration d’une villa des années vingt, il croise Sébastien Sicot. Ce Compagnon français vit et travaille au Vietnam depuis dix ans. Il dirige une entreprise de ferronnerie d’art. Une belle rencontre qui a donné lieu à des images fortes et délicates en même temps. D’où lui est venu ce goût pour la photo ? « J’ai été très tôt marqué par un grand-père qui a sorti un jour un boîtier argentique du grenier et m’a fait découvrir la photo. N’étant pas un élève assez studieux, plutôt turbulent même, la photo comme le dessin m’ont occupé l’esprit. Rapidement, j'ai démarré un labo photo dans les anciennes toilettes du lycée. C’est une histoire d’enfance dans le fond. Un rapport à la famille. Mon père était d’ailleurs également passionné de photographie, développant et tirant lui-même ses photos en noir et blanc. Mon grand-père côté maternel m’a montré des photos de familles du XIXe siècle que j’ai restaurées. Il y a toujours eu un lien chez moi avec la capture du temps et du devoir de mémoire. »

De la guerre au feu

Passer un moment à saisir des images dans les ateliers de Sicot French Steel a été un enchantement pour celui qui dit adorer « voir et comprendre comment se fabriquent les choses ». Plus jeune, il rêvait de devenir reporter de guerre, dans les « points chauds » de la planète. En mitraillant au plus près du forgeron, il a été d’une certaine manière « au feu », c’est un autre front, plus pacifique. Encore que, son assistant a tout de même pris un gratton incandescent dans le cou, heureusement sans gravité. Après Hô Chi Minh Ville, il est revenu en France pour développer avec sa compagne son activité professionnelle de photographe et réalisateur de films d’entreprises et de documentaires. Les métalliers, en quête depuis des décennies d’une valorisation de leur image, pourraient trouver auprès de Brice un complice attentif avec un solide savoir-faire technique.

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