TCM au Blanc-Mesnil (93)

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Il arrive que l’on entende souvent parler d’une entreprise sans que celle-ci soit forcément très « bavarde ». Une question de réputation, bonne de préférence… C’est le cas de TCM, au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, à moins de dix kilomètres du centre de Paris. Ce sont les fournisseurs aussi bien gammistes acier, dont Forster et RP Technik, ou de postes à souder, par exemple Fronius, qui citent cette métallerie comme un modèle du genre. Il nous fallait voir ça de plus près et nous n’avons pas été déçus. Installée dans une nouvelle zone d’activité entourée d’immeubles de logements collectifs plutôt cossus, rien ne laisse imaginer qu’il y a ici une métallerie. De l’extérieur on pense plutôt à une activité tertiaire. Le dirigeant Sébastien Leleu nous accueille avec un large sourire. Une fois passé la porte d’entrée on est dans un hall à mi-chemin entre le loft d’architecte et le plateau TV. Murs en briques rouges, escalier et mezzanine en acier brut, meubles de fabrication maison et canapé cuir Chesterfield, table basse et machine à café comme au bistrot… Des éléments de décors tout comme les interrupteurs électriques chinés sur un chantier américain nous donnent des indices sur les préférences esthétiques du dirigeant. On aime l’ambiance rock’n’roll assurément. Aussi, il nous précise que le sac de boxe accroché au plafond ne sert pas souvent… « on se défonce suffisamment sur nos chantiers en ce moment ». Justement les chantiers. Il arrive qu’ils soient loin.

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On privilégie les tréteaux sur un sol propre et de niveau.

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Le bras de soudage est motorisé.

Une TPE aux USA

Cette métallerie créée en 2009 par Sébastien Leleu s’est progressivement spécialisée sur la menuiserie acier, même si elle ne rechigne pas à réaliser un escalier complexe ou une façade coupe-feu (qualifiée Secuflam par l’association Socotec-Forster). Ses compétences peuvent la conduire bien au-delà des limites de l’Île-de-France. Aux USA, par exemple. Comment une entreprise artisanale de la banlieue parisienne peut-elle se retrouver dans le cœur de Manhattan, en Caroline du Nord et à Hollywood ? « Le bouche à oreille », la réputation et un bon contact avec quelques architectes et décorateurs font que cette équipe est appelée pour concevoir, fabriquer et poser sur place des ouvrages de métallerie fine. « Il y a bien aux USA quelques entreprises capables de réaliser des châssis métalliques vitrés. Mais ce sont plutôt des pièces grossières. Dès qu’il s’agit de réaliser des menuiseries en profils fins de type Unico XS de Forster ou Fineline de RP Technik, il n’y a plus personne », lâche Sébastien Leleu. En France, TCM intervient sur des rénovations tertiaires variées. Cela va des menuiseries du siège social d’un géant américain du Web à la création d’œuvres d’art et des suspentes de luminaires dans des monuments historiques. TCM a aussi un savoir-faire dans le registre du pare-balles jusqu’au niveau FB7 (armes de guerre). Les chantiers sur ce terrain sécuritaire ont conduit à travailler pour des établissements consulaires en Égypte, à Haïti, en Russie… Mais aussi pour des groupes de presse à Paris contraints de se sécuriser après l’attentat contre Charlie Hebdo.

Une suspente de lustre en bronze avec son cerclage en laiton brossé installée dans un monument ancien.

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Le centre d'usinage a transformé l'organisation du travail.

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En guise de servante, des étagères de fabrication maison.

Patron et BE

La conception des ouvrages c’est le patron qui s’en charge. Dans son bureau en véranda acier, il conçoit avec AutoCad et Advance Steel, mais aussi Logikal d’Orgadata pour les menuiseries et MétalCad de Média Softs, un logiciel idéal pour la fabrication d’escaliers. « Je suis patron et BE. C’est bon de suivre les affaires depuis le début. Faire la synthèse avec l’atelier, fabriquer puis poser… notre métier est génial », s’enthousiasme-t-il. Sébastien est assisté par Fatiha El Otmani qui assure l’administration, la communication sur les réseaux sociaux et les achats. Savoir acheter aussi bien les consommables que la matière première devient une clé de rentabilité. Côté atelier de production, c’est du solide. Tout est propre et lumineux. Chaque poste de travail a son meuble de fabrication maison parfaitement équipé et rangé, Sébastien Thélliol, chef d’atelier, y veille. Ce dernier préfère les tréteaux aux tables à souder, mais on y soude avec le dernier cri en postes TIG et MIG/MAG achetés chez Castolin. Dans cette métallerie on sait faire des ouvrages complexes. Or, cela passe aussi par des machines. D’où l’investissement dans un centre d’usinage FOM Industrie (modèle Argo 40) et d’une nouvelle scie à deux têtes (Emmegi). Au chapitre des projets, il y a chez TCM l’idée d’acquérir son propre bâtiment en région parisienne. Idéalement avec 1 000 m² supplémentaires afin d’y installer un laser de découpe. L’ambition et la confiance en l’avenir sont là.

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Des interrupteur de chantiers américains donnent un cachet particulier dans cet espace de travail et de convivialité.

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Les bons outils, bien rangés, faciles à trouver et dans un environnement propre...

Trouver les talents…

Reste à trouver les compétences nécessaires. Sur ce plan, Sébastien Leleu peut se montrer un brin désabusé. « Nous ne trouvons personne malgré les efforts que nous déployons. Ou alors des jeunes peu motivés et pas sérieux, y compris ceux venant de CFA réputés… » regrette-t-il amer.

Entreprise : TCM – The Welding Company

• Effectifs : 7 salariés (5 à 6 intérimaires)
• Chiffre d’affaires : 2,5 millions d’euros
• Surface couverte : 1 000 m² (800 m² d’atelier)
• Projets d’investis­sements : Achat d’un atelier plus grand, laser de découpe

Sébastien Leleu

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Il a 47 ans et a créé TCM en 2009. Sébastien Leleu est originaire du Var et a démarré sa carrière professionnelle après le bac à la DCN dans l’Arsenal de Toulon. Il y apprendra la réparation navale faite de mécanique, de chaudronnerie et de soudage. « Enfant, mon père m’avait offert un poste à souder. J’ai toujours aimé bricoler ». Après avoir créé à 23 ans une société de réparation navale, il décide finalement de rejoindre des amis sur Paris pour se lancer dans la rénovation d’appartements. En créant TCM il associe finalement les deux univers, le bâtiment et le métal, son matériau fétiche.