Fêter les 60 ans du Centre technique de la construction métallique imposait un lieu fort. La Fondation Louis Vuitton, édifice invraisemblable planté dans le bois de Boulogne, était idéale. L’occasion pour le CTICM de se positionner sur les enjeux actuels et futurs dans la construction.

60 ans du CTICM

Le lieu n’a pas été choisi au hasard. L’édifice de la Fondation Louis Vuitton dans le Bois de Boulogne est l’illustration des limites extrêmes que la construction peut atteindre. Il n’est pas question ici de briller avec les hauteurs d’une tour sans fin ou avec un porte-à-faux plus important. Le défi est ailleurs. L’architecte Frank Gehry, à l’origine de cette œuvre inaugurée en 2014, a mis les acteurs de la construction devant un exercice ambitieux. Pour parvenir à faire tenir d’immenses voiles de verre courbes dans un ballet chaotique sur une structure mixte bois et acier, il fallait nécessairement apprendre à réfléchir ensemble. Le résultat est là, le « bâtiment » est exemplaire et flamboyant. Certes, il a coûté cher (plus de 500 millions d’euros) et sur ce plan, il est à l’image du marché de l’art contemporain, un brin déraisonnable. Celui qui n’a pas perdu la raison et qui l’a étudié dans le détail pour en avoir été un des contrôleurs techniques n’est autre que Philippe Hostalery, directeur général du CTICM. Quand le Centre technique de la construction métallique décide de trouver un espace de fête, la Fondation Louis Vuitton est apparue comme une évidence. L’événement organisé le 22 septembre, a rassemblé plus de 200 invités de tous les métiers impliqués dans la construction. Les charpentiers métalliques et les métalliers évidemment, mais aussi les bureaux d’études, les architectes, les centres d’essais et les fournisseurs étaient représentés.

Des discours brefs et concis

Outre le lieu fantastique, les invités ont certainement apprécié le ton bref et concis des discours prononcés. Étaient à la tribune Roger Briand, président du SCMF, Franck Perraud, président de l’Union des métalliers, Philippe Hostalery, directeur général du CTICM et Jean-Pierre Tahay, président du CTICM. Tous ont rappelé l’importance de la vitalité d’un centre technique pointu qui contribue durablement à la diffusion de la connaissance technique dans la profession. Il a été question de démontabilité des ouvrages, de réemploi comme moyen indiscutable de faire baisser l’impact carbone de l’acte de construire et même de nouveaux métiers à mettre sur pied : le démonteur de structures. Franck Perraud a de son côté insisté sur l’utilité du CTICM pour l’amélioration de l’organisation des entreprises (formation à la norme EN 10 90 notamment) et la qualité des collaborations avec l’Union des métalliers (autour des guides techniques, par exemple). Enfin, dans une démarche aussi collaborative que prospective, il a été question de l’Institut de la construction métallique. Une « maison commune » comme aime à le souligner Philippe Hostalery, qui réunit tous les acteurs concernés par le métal (charpentier, métalliers, serruriers, façadiers et entreprises de pose). Un outil de lobbying en somme. Face aux enjeux considérables auxquels les entreprises de la filière doivent dès à présent faire face, cette plateforme commune dans laquelle le CTICM jouerait le rôle d’animateur pour « réfléchir ensemble », est plus que bienvenue.