La tendance est sombre. Les professionnels du bâtiment voient leurs marges fondre et leur trésorerie se réduire. Les partenaires de l’Union des métalliers ne sont pas épargnés.

Plusieurs fois par an l’Union des métalliers réunit ses partenaires pour faire le point sur les actions en cours. C’est désormais aussi l’occasion d’un tour de table avec un point sur la conjoncture. Louis Richard, métallier et président de la Commission partenariat, a, dans son introduction du 27 mai, insisté sur la nécessité de « veiller au sourcing des matières et produits venant de très loin car ça pénalise non seulement l’économie mais aussi le bilan carbone des entreprises ». De son côté, Christophe Bonhomme, président de l’Union des métalliers, a souligné combien la décarbonation de l’activité de la métallerie est centrale dans l’action du syndicat professionnel.

La capacité de prendre le virage

« Notre profession a pleinement les capacités et les ressources humaines pour engager un virage important vers la décarbonation, notamment avec le levier du réemploi des ouvrages en acier », se réjouit Christophe Bonhomme. Lors de la réunion, nous avons tendu l’oreille aux échanges entre les partenaires et avons capturé quelques points d’analyse sur l’état de la conjoncture.

« La conjoncture est en net retrait, la situation est très tendue en France. Le négoce pour nos produits tourne nettement mieux au Portugal et en Espagne », Ludovic Loew (Descasystem).

« Le métal déployé sort de cinq années de croissance, nous avons investi 3 millions d’euros dans de nouvelles machines et des aménagements de bureaux. Maintenant nous avons sur Montbard des difficultés à recruter alors que l’industrie va mieux que le BTP », David Paris (Métal Déployé).

« La visibilité est compliquée mais nous voyons à nouveau arrivé pas mal de charpentes sur nos sites. Restent les soucis de recrutement que nous rencontrons depuis longtemps et nous obligent à faire appel aux intérimaires », Vincent Lamour (Prestia).

« C’est en dents de scie. Nous passons d’une hyperactivité au grand calme. Récemment nous avons vu arriver chez nous une charpente qui avait été très mal galvanisée… en Chine », Moïse Papin (Groupe Louis).

« Depuis 2022 il y a une baisse en volume des ventes dans le résidentiel et maintenant dans le tertiaire. Ça va être plus compliqué encore demain. Nous nous engageons dans la décarbonation et veillons à travailler en « boucle fermé » sur le recyclage de l’aluminium », François Gillardeau (Schüco).

« Nous notons un gros volume d’activité en ce moment chez les charpentiers métalliques et ces derniers font des investissements. Notre carnet de commandes est plein », Philippe Moyret (2CM Manager).

"Nous avons connu une année correcte mais les investissements ont été décalés. Nous sentons la concurrence de machines chinoises vendues à bas prix comme du jetable", Julien Divet (Ficep).