Au départ de la visite l’ingénieur de l’entreprise générale insiste sur les plafonds dans les espaces communs qui sont en bois français. Renseignements pris, il s’agit d’un placage de bois collé sur un panneau composite. Ça commençait fort… L’objet de cette visite est la tour Wood Up dans le 13e arrondissement de Paris. Elle est annoncée comme une « tour en bois de quinze étages », une sorte de prouesse technique avec en plus des hautes performances thermiques, une dimension vertueuse inégalée. Ce n’est pas l’utilisation de matériaux d’origine végétale qui est problématique, c’est le discours qui sert à verdir le projet qui l’est. Il faut se rendre sur un article du journaliste Pascal Poggi dans Batirama pour avoir un descriptif objectif. Il rappelle qu’outre son noyau central et ses niveaux de sous-sol en béton on ne peut plus traditionnel, les planchers préfabriqués BB sont en bois et béton ce qui offre certes l’avantage d’alléger la structure, les poteaux sont en lamellé-collé, les menuiseries en aluminium et au-dessus de l’espace central se trouve une poutre treillis en acier de 26 m de long. Aussi les poteaux d’angles sont en acier habillé d’un panneau arrondi en composite bois. Cachez donc cet acier que je ne saurai voir… Quel mal y aurait-il à soutenir la diversité des matériaux utilisés ? Qui est assez ignorant pour imaginer que le bois se suffise à lui-même pour tout construire ? Puisqu’il est question de construction durable, combien de temps encore ce bluff du bois va-t-il durer ?