Nous ne réalisons plus aucun projet dans Paris, en ce moment. Le chantage au bois est devenu insupportable et irresponsable. Seuls les architectes inféodés aux équipes de propagande pro-bois sont écoutés. Ils construisent et ce qui en résulte est ridicule. L’opération de la rue Campagne Première livrée en 2020 est une opération qui, bien qu’exceptionnelle ne se renouvellera pas. L’obligation du bois, comme celle des faux-nez de la biodiversité se sont installées au sein de l’administration parisienne, à la suite d’opérations menées par des lobbies désormais facilement identifiables. Aujourd’hui, si vous êtes architecte et que vous voulez construire dans Paris, il faut promettre et dessiner des ouvrages certifiables. Or, les certifications sont établies de façon à mettre en avant, sans concurrence possible, une liste de matériaux de laquelle sont exclus, entre autres, le béton et l’acier. Le bois est une illusion constructive, tel qu’il est mis en œuvre dans les villes de grande densité et sous certaines latitudes.
L’image vertueuse du bois
Il jouit d’une image vertueuse mensongère. Les planchers ou les composants de structure, par exemple, sont fabriqués à l’autre bout du monde. Ce sont des composites qu’aucune déchetterie ne veut transformer ou faire disparaître une fois le bâtiment démonté. Rien de tout cela ne rentre dans l’objectif écologique annoncé. Beaucoup d’autres voies sont possibles pourtant pour construire responsable, hors marchés des grands fournisseurs : intéressons-nous en priorité aux orientations des bâtiments, travaillons les dispositions passives, l’épaisseur et la technicité des murs et des espaces, de leur inertie, les protections passives, la ventilation naturelle. Travaillons avec des obligations de résultat et pas à partir d’obligations de moyens. L’acier et l’aluminium sont évidemment recyclables. Et construire responsable est possible sans qu’on nous dise comment faire. Or, si les architectes voulaient bien cesser de jouer les « complices » dans cette affaire, une vérité constructive remonterait, qui serait alors la leur. Francis Soler, architecte