La nouvelle machine laser suscite la curiosité.
Il doit bien y avoir une recette propre à l’Iron Academy. Nous suivons cette école de production basée à Stains (93) et dédiée à l’initiation à la métallerie quasiment depuis ses premiers pas en 2021. Or, le mystère de sa réussite reste entier, ou presque… Nous avons bien une petite idée sur le succès de cette initiative soutenue par la fondation Total Energie dans le cadre du campus Industreet. Cette école qui accueille des jeunes sans diplôme, voire avec une maîtrise embryonnaire, a démarré avec huit jeunes inscrits la première année. Trois ans plus tard ils sont quarante répartis entre la première année et la deuxième année de CAP métallerie. « Le plus étonnant est que les premiers à être sortis de l’école avec le CAP ont tous continué dans la métallerie en poursuivant vers le BP », souligne Jean-Marc Gérard, enseignant et maître pro avec Charles Martin dans cet atelier rutilant. Les jeunes âgés entre 15 et 18 ans, sont soit originaires du département de Seine-Saint-Denis soit ils sont jeunes migrants originaires majoritairement d’Afrique subsaharienne. Aux dires des enseignants, il n’y a « pas de difficultés majeures rencontrées avec ces jeunes ». La motivation et l’engagement semblent dominer dans les classes. La raison de cet état d’esprit tient sans doute au fait qu’ici point de « pièces poubelles ».
Des ouvrages destinés à des clients
Tous les ouvrages sur lesquels travaillent les élèves sont destinés à des clients, ils sont payés et participent au budget de l’école. Derniers ouvrages en date, des abris à vélos réalisés pour une copropriété. Il y a eu des verrières, du mobilier et des garde-corps ou des passerelles… commandées par des métalliers. Car c’est bien là la recette miraculeuse qu’à su mettre en place Françoise Candier la directrice de l’école : le lien tissé avec les entreprises de métallerie du département. Fin janvier, lors d’une collation autour d’une galette des rois, l’Iron Academy a su faire venir une dizaine d’entreprises dont des majors comme les Ateliers Bataillard, Serrutim, Sekatol, Metal System dont le dirigeant Laurent Dubois est président de l’Iron Academy. Des fournisseurs tels que Forster et Cogeferm ou encore le fabricant espagnol de machine laser TCI Cutting. Ce dernier vient de livrer à l’école une machine de 2 kW qui ouvre la palette des possibilités de sous-traitance de cette école. « Nous prévoyons environ 40 000 euros par an de travaux de sous-traitance avec cette machine », lâche Françoise Candier. La directrice a pleinement sa part dans la réussite de l’école. Quand elle dit « tout faire pour toujours rebondir face aux difficultés et de montrer aux jeunes qu’ils peuvent réussir », on imagine bien l’effet sur les jeunes et les partenaires de cet établissement.