Tous les monuments aux morts des deux guerres mondiales semblent sortir du même moule. L’un d’eux dénote. Un maire ferronnier en est à l’origine.

Le monument atypique de Gentioux-Pigerolles

Des monuments aux morts il y en a quasiment dans toutes les villes et villages de France. Érigés dans les années vingt après la première guerre mondiale, ils ont été complétés dans les années cinquante par les morts du second conflit. L’idée dominante est de rendre un hommage à « l’esprit patriotique et au sens du sacrifice des hommes tombés au front ». Cependant, un de ces milliers de monuments est en dissonance. Celui de Gentioux-Pigerolles dans le département de la Creuse. Un enfant y lève son poing en direction de l’inscription « Maudite soit la guerre ». Inscrite au registre des Monuments historiques depuis février 1990, on doit cette réalisation atypique en fonte de fer au maire SFIO de la commune Jules Coutaud. Ce dernier qui est resté maire de 1920 à 1965, est ferronnier et maréchal-ferrant de métier. Ancien combattant et gazé lors de la guerre de 14-18, il était un pacifiste acharné. Trois projets sont présentés à l’époque au Conseil municipal. C’est celui d’un ébéniste nommé Duburgt, également conseiller municipal, qui est retenu. Il dira : « Plutôt qu’un poilu, j’ai voulu traduire un cri du cœur. J'ai donc dessiné un orphelin, en tenue d'écolier, montrant cette inscription gravée dans la pierre et qui était alors sur toutes les lèvres : « Maudite soit la guerre ! ».