L’Ukraine est un pays riche aussi par sa culture artisanale. Les ferronniers et serruriers, comme d’autres métiers apportent leur contribution à la résistance. Avec les moyens du bord.

Le fer au feu

C’est une vidéo qui a fait son « buzz ». On y voit un homme, costaud et souriant, en train de plier des fers à béton préalablement taillés en pointe aux extrémités. Cet homme c’est Vasyl Kutssi, ferronnier de son état en Ukraine. Dans son pays en guerre contre la Russie beaucoup de monde s’est engagé pour résister voire combattre les soldats russes. Vasyl et son équipe ont choisi de fabriquer des herses crève pneus à partir de fers à béton reliés à une chaîne d’acier. Par cette action il renoue avec une ancestrale tradition. À ses débuts, la forge a été presque exclusivement réservée aux ouvrages défensifs et offensifs. Les grilles, les épées ou les chaînes étaient les maillons essentiels dans un dispositif guerrier.

Freiner les chars ?

Plus tard, les forges de campagne accompagnaient la troupe pour réparer et redresser les machines et les protections. Mais en 2022, que peuvent bien freiner des herses face à des colonnes de chars ? Que peuvent des artisans face à une telle débauche de moyens militaires ? Cet effort de Vasyl Kutssi paraît vain. Il symbolise sans doute l’écart de moyens entre les belligérants, l’Ukraine d’un côté et la Russie de l’autre. Cependant, l’histoire a montré qu’un peuple démuni mais déterminé pouvait faire vaciller une superpuissance. Ces pointes de fer à béton pourraient bien devenir l’épine dans le pied de Poutine.