Finemétal la tentation du profil fin
« Tout a démarré sur un malentendu ». Il y a deux ans, Frédéric Agnès était chef de produit chez Kloekner Metals France (KMF) distributeur de la gamme RP Technik et il essayait de convaincre un métallier de se spécialiser dans la menuiserie fine en acier. Il avait de quoi convaincre : la connaissance du marché, des produits et des acteurs aussi bien les métalliers que les clients finaux. Le métallier en question a certes été convaincu, sauf que sa réponse a dérouté le commercial KMF de son idée initiale. « Je veux bien investir mais je ne veux pas m’en occuper. C’est à vous de monter cette structure avec mon soutien », dit-il. Les choses se sont ensuite accélérées. Frédéric Agnès a accepté le défi. Deux collègues de KMF, Guillaume Gentil et José Nogueira l’ont suivi dans cette aventure. La société Finemétal est lancée en juillet 2020, en pleine crise sanitaire. Un atelier de 800 m2 avec 250 m2 de bureaux est trouvé dans une zone d’activité d’Orly (94), à deux pas de l’A86 et à vingt minutes de Paris. Des machines essentiellement d’occasion représentant un investissement en neuf d’environ 500 000 euros, sont achetées en même temps qu’un stock important de profilés et de joints. Le trio d’associés, armé d’un solide réseau de contacts, réussi à convaincre un métallier aguerri de les rejoindre, suivront deux apprentis. Un an plus tard, l’équipe de six personnes a trouvé sa vitesse de croisière sur ce terrain ultra-spécialisé de la fabrication de menuiseries fines (fenêtres, portes, cloisons, verrières…) en profils fins de type Fineline.
Ouverts à tous les clients
Le concept repose sur quelques règles : ne pas faire de pose, ne pas faire de solutions de sécurité (feu, intrusion, pare-balles…), ne pas se diversifier vers d’autres ouvrages de métallerie, ne pas s’interdire de vendre à tous types de clients… Récemment un menuisier devant faire face à la pénurie de bois a passé commande chez Finemétal de fenêtres en acier pour pouvoir terminer son chantier… Aussi, des clients particuliers peuvent commander ici une cloison ou une fenêtre à condition qu’ils trouvent un installateur. Finemétal porte cependant une attention particulière aux métalliers de province qui ont des chantiers sur la région parisienne (et ils sont nombreux). « Nous proposons à ces professionnels de fabriquer pour eux et de stocker chez nous les menuiseries qu’ils viendront chercher au fur et à mesure de l’avancée de leur chantier », explique Frédéric Agnès. Après un an d’activité, le chiffre d’affaires de Finemétal s’élève à 600 000 euros. L’objectif à moyens termes est de franchir la barre du million d’euros sans faire grossir l’effectif.