42 carde-corps font l'objet d'une expérimentation unique et extrêmement utiles pour la profession. 42 carde-corps font l'objet d'une expérimentation unique et extrêmement utiles pour la profession.
La campagne de vieillissement sur différentes géométries de garde-corps acier lancée par l’Union des métalliers, propose ses premières conclusions. Cette expérience en situation réelle apporte un éclairage exceptionnel sur la question de la corrosion des ouvrages.

Des garde-corps mis à l’épreuve du temps

C’est une expérience inédite. L’Union des métalliers a lancé avec le CTICM un test de vieillissement de garde-corps acier en situation réelle. On connaissait les tests de résistance à la corrosion en laboratoire sur les échantillons, des plaquettes d’acier, recouverts de différents types de protection puis exposés à des brouillards et des phases d’atmosphères plus ou moins corrosives… Mais là c’est différent. La campagne lancée par l’organisation professionnelle qui a démarrée en 2018, compte 42 garde-corps acier avec divers types de revêtement, divers types de remplissages et surtout divers niveaux de qualité de fabrication et de finition. Sous-entendu, certaines erreurs ont été commises volontairement. Par exemple des soudures discontinues avec porosités et grattons, des entrefers, des arêtes vives… Les pièces fabriquées par Sarmates (ex-Métallerie de l’Authion) à Maze (49) sont exposées depuis trois ans en plein air sur deux sites : chez Ateliers David à Guérande (44) et chez TSI à Donges (44).

Les géométries différentes

Comment a émergé l’idée de cette campagne ? « C’est une demande qui est venue aussi bien des métalliers adhérents de l’Union que des applicateurs de peinture et de galvanisation », se souvient Jonathan Barreau, délégué général adjoint. Il faut rappeler que lorsqu’il y a sinistre et litige sur un ouvrage tel qu’un garde-corps extérieur en acier, c’est essentiellement dû à une attaque de corrosion. Or, paradoxalement, les métalliers ne sont pas les mieux formés et informés sur les règles élémentaires à appliquer pour éviter ces déboires. Aussi, il n’existait pas d’étude de résistance en fonction de la géométrie des ouvrages. Or, notamment depuis le développement fulgurant des découpes laser, les motifs complexes avec des arêtes vives, ont multiplié les risques de corrosion. Certains remplissages, par exemple le métal déployé acier, ou la tôle perforée, ou encore le caillebotis, font l’objet d’une surveillance particulière lors de cette étude.

Entrefer.jpg
Entrefers et soudures discontinues imposent une galvanisation pour réduire les risques de corrosion.

Quelques surprises

Les premières conclusions après trente mois d’exposition ? « Il y a des surprises et des confirmations. Tout ce qui est prévisible s’est vérifié. Les entrefers sont forcément sujets à la corrosion sans revêtement anticorrosion sous la peinture. Plus on a un revêtement protecteur et moins vite apparaissent des signes de corrosion, c’est assez évident, encore fallait-il pouvoir le démontrer avec un peu de rigueur », souligne Jonathan Barreau. Il y a aussi quelques surprises. Par exemple, la tôle perforée avec la même protection a des traces de corrosion sur un site et pas sur l’autre. Sur certaines pièces galvanisées il y a des traces de rouille dont on ignore l’origine. Une projection de meulage dans l’atelier où les garde-corps étaient entreposés ? Il y a aussi le cas d’un caillebotis acier seulement thermolaqué qui corrode au bout de seulement six mois… Ce sont là autant de situations représentatives du quotidien des métalliers et sources de litiges.

Laser.jpg
La découpe laser impose des précautions en raison des arêtes vives sur lesquelles les traitements ne tiennent pas sur une épaisseur suffisante.

La classe de corrosivité

Cette étude vise aussi à faire des corrélations financières. « Au bout de quelques années (objectif dix ans), nous pourrons évaluer le prix d’une réfection totale ou d’une simple rénovation. Combien coûte la qualité au départ par rapport au moins-disant ? » interroge Jonathan Barreau. Au bout du compte faut-il imaginer qu’il y aura des systèmes à proscrire ? Assurément non. Avec cette campagne l’Union des métalliers se dote d’un outil objectif permettant de déterminer quel type d’ouvrage et de traitement résiste le mieux en fonction d’une classe de corrosivité donnée. L’étude apporte des recommandations associées à la géométrie, le niveau de finition et aux divers revêtements. Pour faire simple : si un caillebotis thermolaqué corrode au bout de six mois dans un environnement agressif (classement C4) il est en revanche adapté à un environnement non pollué (classement C1), à la campagne, par exemple. Enfin, cette étude de vieillissement vise aussi et surtout à attirer l’attention sur la nécessité d’une bonne préparation de surface de l’acier avant peinture ou galvanisation.

Description des maquettes

Trois maquettes de garde-corps regroupant l’ensemble des configurations sensibles ont été réalisées pour cette campagne. Chaque série de trois maquettes ayant fait l’objet de sept traitements anticorrosion différents, soit un total de 21 maquettes par site d’exposition.

Les trois maquettes sont les suivantes :

Type 1 : Grillages et tôles perforées R4, R6T10 et R20T28

Type 2 : Barreaudages, caillebotis et tôles pleines boulonnées et soudées

Type 3 : Métal déployé horizontal et vertical et tôles avec découpes thermiques

La maquette fait l’objet sur certaines zones d’une préparation de surface soignée et sur d’autres zones d’une préparation volontairement non soignée (soudures non soignées, non continues, absence de brossage, pas de dérochage…). Le but est d’observer l’impact sur le vieillissement, et ce pour chaque type des sept traitements de surface réalisés sur chaque série de trois maquettes :

Acier nu + laquage (Traitement 1)

Acier nu + thermolaquage (Traitement 2)

Acier galvanisé (Traitement 3)

Acier galvanisé + laquage (Traitement 4)

Acier galvanisé + thermolaquage (Traitement 5)

Acier métallisé + laquage (Traitement 6)

Acier métallisé + thermolaquage (Traitement 7)