Et si on réutilisait une partie des ouvrages métalliques d'un bâtiment voué à être détruit ? Ne serait-ce pas une voie vertueuse par excellence ?
On a parlé de « vague verte » à l’issue des dernières élections municipales. Le président de la République, qui ne semblait pas porté sur l’écologie, est tenté d’en faire son cheval de bataille de mi-mandat. À la FFB, le nouveau président, Olivier Salleron, est quant à lui pleinement convaincu qu’au-delà des efforts sur la performance énergétique, il faille porter l’attention sur l’artificialisation des sols et sur les déchets. Du côté des charpentiers métalliques, c’est le terme de « réemploi » qui prend une place grandissante. L’idée est de déconstruire et de reconstruire avec quasiment le même matériau sans passer par la case recyclage. Le cycle vertueux de l’acier serait donc bien dans le réemploi et non plus seulement dans le recyclage. Faire fondre le métal est énergivore et les quantités importantes d’émissions de carbone pourraient plomber l’image et l’avenir de l’acier dans la construction dite « durable ». Pour l’instant, la métallerie ne se sent pas concernée par l’idée d’un réemploi des anciens ouvrages. Les anciens escaliers, les garde-corps et passerelles finissent tous dans la benne à métaux. Ne pourrait-on pas imaginer un autre chemin ? Un stockage temporaire des ouvrages démontés et une mise en ligne avec descriptif précis permettraient à ceux qui en ont besoin de se réserver l’ouvrage en question. L’immense mérite de l’acier est de pouvoir être tronçonné, rallongé, soudé et ressoudé avant une remise en peinture ou en galvanisation. Les multiples vies d’un ouvrage s’imaginent facilement. Plus que le carbone, ce cycle serait générateur d’emplois. La boucle vertueuse serait bouclée, avec brio.