Le secteur de la menuiserie acier feu et non feu est devenu en quelques années le terrain de jeu d’industriels spécialistes du prêt à poser. L’un d’eux, MAF Atlantique, est un acteur de taille plus modeste. Il se distingue par sa polyvalence en prodution et des solutions atypiques à forte valeur ajoutée.

Est-ce un industriel ou un métallier ? L’entreprise MAF Atlantique a cette particularité partagée avec d’autres fournisseurs qui pratiquent le même métier ou presque que leurs clients. Au départ, en 2003, sous l’impulsion de Jacques David, dirigeant des Ateliers David, c’est une structure de métallerie « classique » qui est mise sur pied. C’est en fait un département qui conçoit, fabrique et pose des menuiseries acier sur les chantiers. Jusqu’en 2016 cette formule a plutôt bien fonctionné. L’entreprise était montée jusqu’à 40 personnes, elle réalisait un chiffre d’affaires de près de 8 millions d’euros et pouvait se prévaloir de quelques solides références : la bibliothèque de Caen, le siège du Crédit Mutuel à Nantes, l’école Centrale Supélec à Gif-sur-Yvette… Ces opérations comprenaient autant de menuiseries feu que non feu. Or, un changement de stratégie a dû être opéré en 2017. Sachant que l’entreprise, en plus de ces nombreux chantiers, avait depuis le départ un certain volume d’activité dans la fourniture seule de menuiseries pour des clients métalliers de l’Ouest et de Normandie, c’est cette voie qui a été privilégiée dans la nouvelle organisation. « Nous sommes repartis en format plus réduit en 2018 en quittant l’atelier de Saint-Nazaire pour celui de Guérande, dans les locaux des Ateliers David, devenu filiale du groupe Acieo », précise Guillaume Leborgne, actuel directeur général qui est arrivé chez MAF en 2013. La décision est donc prise d’arrêter la pose sur les chantiers tout en valorisant cette connaissance du terrain et de se concentrer avec un solide bureau d’études sur la conception, la mise au point et la fabrication de menuiseries acier feu et non feu. La clientèle est désormais constituée de métalliers, d’agenceurs, de façadiers et d’entreprises générales.

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Spécialiste des menuiseries « spéciales »

Sur ce marché il y avait déjà des acteurs bien implantés. On peut citer Oxium dans la région Lyonnaise, mais surtout VD Industry et sa filiale Pyrométal dans les Vosges et Deveugle dans le Nord. Ces deux derniers sont « des mastodontes » à côté de MAF Atlantique. Leurs sites de production sont totalement optimisés pour la fabrication des menuiseries avec une taylorisation poussée des tâches. C’est la condition pour tenir les délais et contenir les coûts de fabrication. « Si j’impose la taylorisation des tâches à mes soudeurs, ils s’en vont. Nous sommes proches de Saint-Nazaire où la demande en bons soudeurs est forte grâce aux chantiers navals », reconnaît Guillaume Leborgne, « je n’ai pas d’autres choix que de leur proposer de travailler sur des projets stimulants ». Ces projets sont aussi une façon de se démarquer de la concurrence. MAF est devenu au fil des années un spécialiste des menuiseries « spéciales ». C’est le domaine de Cédric Lucas, directeur technique et véritable « metteur au point » de nouvelles solutions. Prenons par exemple le produit Cybèle lancé en 2021. Il s’agit d’une porte acier va-et-vient disponible en version motorisée, réalisée à base de profils Jansen dont les vantaux peuvent atteindre 3,40 m de hauteur avec un classement au feu EI30 ou EI60. Après la validation des procès-verbaux feu et DAS, cette porte devrait obtenir la certification NF d’ici l’été 2023. Selon Guillaume Leborgne, l’apposition de la marque NF « ouvre de belles opportunités pour travailler en confiance avec les clients ». Il y a aussi une porte coulissante coupe-feu qui dispose déjà du marquage NF. Cette solution qui existe en 1 ou 2 vantaux avec une performance en EI60 convient aux parkings de centre commerciaux et des aéroports. L’effort est mis sur la motorisation des portes battantes sachant que la pandémie de Covid a donné un coup de fouet à ce marché des menuiseries sans contact. Notons que MAF dispose aussi d’un PV sur un mur-rideau avec une performance pare-flamme 2 heures, ce qui est une rareté en France.

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© Pyc

De nouvelles machines

L’entreprise dispose d’un bureau d’études avec cinq personnes, d’une équipe de trois commerciaux et d’un atelier tout en longueur chez Ateliers David. Cet atelier jouxte celui des charpentiers métalliques dont les ouvrages ne sont évidemment pas comparables en termes de dimensions. Côté investissement machines, il faut noter que récemment a été livré dans l’atelier de MAF un nouveau centre d’usinage du fabricant Elumatec. Le centre SBZ 141 permet de travailler à grandes vitesses des barres d’acier de plus de 6 m avec quatre axes d’usinage. Il a représenté un investissement de près de 200 000 euros. Le débit est quant à lui assuré par une nouvelle scie Twin Ferro du fabricant Emmegi qui a représenté un montant de l’ordre de 80 000 euros. Ces nouvelles machines améliorent logiquement la performance, la qualité et l’ergonomie au travail dans l’atelier.

Les anciens équipements ont été conservés et trouveront une meilleure place dans le nouveau bâtiment qui est en projet pour le courant de l’année 2024. « Nous restons confiants malgré un environnement incertain. Disposer d’un nouvel atelier conçu pour nous devrait encore améliorer notre performance et le confort au travail de nos équipes », conclut Guillaume Leborgne.

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© Xavier Boymond

Entreprise : MAF Atlantique

Effectifs : 15

Chiffre d’affaires : 3,5 millions d’euros

Surface couverte : 1 300 m2 (zone de stockage inclus)

Projet d’investis­sement : Un nouveau bâtiment en 2024

Guillaume Leborgne

À 40 ans, ce père de famille avec sept enfants est arrivé chez MAF Atlantique en 2013. Diplômé de l’ESTP Paris en 2005 et après avoir passé sept ans chez Bouygues Construction, il avait le profil pour nouer le dialogue entre MAF et les entreprises générales. Après avoir assuré le suivi de la production et des travaux, il a pris la direction générale aux côtés de Cédric Lucas, directeur technique. La confiance est de mise. MAF recrute actuellement aussi bien pour le service commercial qu’en bureau d’études et à la production. Les projets enthousiasmants ne manquent pas notamment en synergie avec les autres entités du groupe. On pense à la mixité des matériaux, dont le bois, et au réemploi des structures acier, par exemple… Notons qu’Acieo représente un groupe de six sociétés, 400 collaborateurs avec un chiffre d’affaires global de l’ordre de 90 millions d’euros.

www.maf-atlantique.fr