Il a réalisé ses premiers meubles pour sa chambre d’étudiant. Après un bac scientifique, Clément Ledoux a filé vers un BTS en chaudronnerie. Le goût du métal lui est venu au contact d’un de ses oncles, un métallier. « Fabriquer des meubles c’était un hobby, je bricolais », dit-il. C’est pourtant à l’École de Muizon, chez les Compagnons du devoir et au contact de Pascal Richard, alias Vendôme, qu’il franchit un cap. « J’ai vraiment appris le métier durant cette année aux côtés de ce passionné passionnant ». En 2016, à 24 ans, il a posé sa boîte à outils dans un des anciens couvoirs à volaille de son grand-père, dans un village non loin de Coulommiers (77). Il a récupéré un poste à souder hérité de son père, trouvé deux tréteaux et l’aventure a démarré. Six ans après, la petite entreprise Clément Ledoux Créations a gagné la confiance des agences d’architecture et son ami Kevin Kopko (voir Métal Flash n° 150), métallier à Reims, sait lui glisser des contacts de clients. Il est aussi très doué pour se faire connaître sur la toile avec notamment des vidéos d’un niveau élevé de professionnalisme. Le chiffre d’affaires croissant lui a permis d’investir. Il s’est équipé d’une presse plieuse, d’une cisaille, d’une fraise-scie, d’un compresseur à air qui aliment un réseau, d’une perceuse à colonne et même d’une scie à ruban verticale au bâti ultrarésistant trouvée lors d’une vente aux enchères… En bref, un parfait atelier de métallerie.
Le goût pour la patine
Sauf qu’ici on ne conçoit et on ne fabrique que des meubles et des agencements intérieurs sur-mesure. Pas d’escalier ni de garde-corps. « Le mobilier ça me permet de travailler seul », dit-il avec bon sens. Son style est épuré et soigné. Des lignes fines dans lesquelles se nouent des liens étroits entre le bois (surtout le chêne) et l’acier. Le métal est traité de diverses manières. Soit laqué soit laissé brut et vernis, soit patiné avec un bonne technique et de la créativité. Ses meubles sont démontables sans la moindre vis apparente. Parfois, ils intègrent de l’éclairage. Les accessoires et les mécanismes d’ouverture et de fermeture sont haut de gamme et discrets. Soucieux d’écologie, cet artisan designer qui se dit être « un métallier aimant le bois », imagine faire pousser ses propres chênes sur le terrain de l'ancien élevage familial. « Savoir d’où vient le bois, c’est une histoire à raconter. Mais il y a aussi la hausse des prix des matières, ces derniers mois, le bois a augmenté de 40 %, c’est considérable ». On peut être sensible aux belles choses et écologiste, ça n’empêche pas d’être pragmatique…
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