ArcelorMittal engagé dans l’acier décarboné
Le sidérurgiste ArcelorMittal a annoncé son intention d’investir un montant de 1,7 milliard d’euros en vue de la transformation de ses deux sites français à Dunkerque et Fos-sur-Mer. Cet investissement s’inscrit dans la volonté de décarboner et du même coup de pérenniser sa production d’acier en France. À eux seuls ses deux sites émettent près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie française. « C’est le plus gros investissement d’ArcelorMittal en France depuis la construction des deux usines », précise Éric Niedziela, président d’ArcelorMittal France et vice-président de Climate Action ArcelorMittal. Cet investissement qui devrait être largement soutenu par des fonds publics vise à remplacer les hauts fourneaux utilisant du coke par des solutions « plus vertes ». À Fos-sur-Mer dans les Bouches du Rhône, le sidérurgiste prévoit de remplacer le haut-fourneau par un four électrique à arc de façon à produire de l’acier à partir de ferraille à recycler. À Dunkerque en revanche l’objectif est d’installer, en plus d’un four électrique, une unité de réduction directe à l’hydrogène (DRI-H2) un procédé innovant qui s’affranchit du coke.
10 milliards de dollars d'ici 2030
Sur le principe, dans ce procédé technique qui est en pleine expansion, au lieu de relâcher du carbone on libère de l’eau. Au niveau européen ArcelorMittal espère pouvoir investir dix milliards de dollars d’ici à 2030 afin de réduire de 35 % ses émissions de CO2. En France, les nouvelles installations qui peuvent compter sur l’apport d’électricité d’origine nucléaire, devraient être opérationnelles en 2027 et remplaceront progressivement trois des cinq hauts fourneaux traditionnels. Rappelons que le sidérurgiste emploie 15 500 personnes, c’est dire l’enjeu pas seulement technique de cette mutation profonde du process de production de l’acier. Il y a le climat de la planète et le climat social qui sont en jeu...