
À Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), depuis cet été, une silhouette familière domine les toits de la petite commune vosgienne. Haute de 32 mètres, une réplique de la tour Eiffel attire les regards et suscite la curiosité. Derrière ce projet hors norme, un homme : Jean-Claude Fassler, métallier à la retraite, 77 ans, passionné par son métier et fan inconditionnel de Gustave Eiffel.
Huit ans de travail acharné
« C’est l’œuvre de ma vie », confie avec émotion ce grand-père alsacien, qui a fondé en 1975 son atelier de métallerie avant de le transmettre à son fils. Pendant huit ans, il a consacré son temps et ses économies à ce chantier colossal, mené avec patience et détermination. L’assemblage des différentes parties de la structure – dont la plate-forme du deuxième étage et la flèche – a nécessité deux grues et plusieurs jours de manœuvres d’une précision extrême.
Une aventure familiale
L’aventure a mobilisé trois générations. Killian, son petit-fils de 23 ans, a participé au dessin et à l’assemblage des milliers de pièces découpées au laser. Ensemble, ils ont veillé au moindre détail : les noms des 72 savants gravés sur la structure, les trèfles à quatre feuilles du deuxième étage, ou encore la teinte choisie, le rouge « Venise », couleur originale de la tour parisienne en 1889. « Je n’ai pas triché, c’est fidèle à l’original », insiste Jean-Claude Fassler, qui revendique une reproduction la plus exacte possible.
Entre fierté et incertitudes
La réplique impressionne habitants et visiteurs. « C’est exceptionnel, on ne voit ça nulle part ailleurs », s’enthousiasme une élue locale. Mais ce projet a aussi englouti une partie du patrimoine de son créateur. Jean-Claude Fassler espère désormais trouver un acquéreur pour son œuvre monumentale, aisément démontable et transportable. Son rêve ? La voir installée un jour sur le Champ-de-Mars, à Paris, aux côtés de son illustre modèle. En attendant, le septuagénaire compte bien profiter de son chef-d’œuvre. « Je dormirai une nuit au premier étage, c’est sûr », promet-il, malicieux. Manière pour lui de clore, en beauté, le chantier le plus ambitieux de sa vie. (Source : Le Parisien)