Tous les adhérents de la Chambre parisienne de métallerie, devenue Cesame, se souviennent de sa silhouette. Patrick Nouzillet est décédé le 26 juin à La Rochelle où il avait décidé de s’installer pour sa retraite. Il venait d’avoir 71 ans. Cet homme de grande taille, repérable de loin, était un « grand calme », une « force tranquille » qui a accompagné durant des décennies l’action syndicale dans la capitale. Celui qui a repris la direction de la plus ancienne serrurerie parisienne fondée en 1852 avait rêvé un temps de devenir architecte. L’entreprise basée dans le 16e arrondissement et qui comptait parmi les éminents spécialistes de la maintenance des « portes parisiennes », a été dissoute en 2016.
Une page d'histoire
Tout y respirait les temps anciens avec une pointe d’élégance unique : l’accueil téléphonique par exemple y était assuré jusqu’au bout par Madame Paquet, 74 ans : « oui, bonjour, la Maison Nouzillet à l’appareil ». C’était un formidable page de l’histoire ouvrière de Paris qui s’est tournée lors de la fermeture des Ets Nouzillet. C’est une toute aussi grande page d'histoire des hommes du fer dans la capitale qui se tourne avec la disparition de Patrick Nouzillet, homme de goût et de métier, amoureux de Paris et du jazz. Pour Jean-Louis Hulin, ancien président des métalliers parisiens et ami d’enfance, cette disparition est une déchirure brutale : « Nous étions toujours ensemble et nous formions un duo complémentaire. Il a été le parrain de mon fils et je perds un ami fidèle », raconte très ému l’ancien dirigeant de Vedlin.