L'atelier dédié à la menuiserie aluminium.
Comment font-ils ? Dujardin Concepts à Allonnes (49)
C’est l’histoire d’un garçon pressé. À 14 ans, Lionel Dujardin s’imaginait reprendre un jour l’affaire familiale de grossiste en fruits et légumes. Le destin en décidera autrement au gré d’un stage dans une serrurerie. Salarié quelques années, l’envie de monter sa propre structure le taraude. La famille le soutient ; il démarre en 2005 dans un garage prêté par son grand-père. Seize ans plus tard, Dujardin Concepts est une PME performante dont le positionnement est à l’image de sa façade : volontairement contrastée et résolument durable.
Chercher la valeur ajoutée
Le premier client a été un publicitaire. Un homme de goût qui lui a confié la réalisation d’une grille. « Il m’a mis le pied à l’étrier et fait rencontrer des architectes ». Le sens du relationnel et le respect de l’engagement ont fiabilisé autour de Lionel un réseau de décideurs du bâtiment. Aujourd’hui Lionel Dujardin, président depuis 2016 de la FFB du Grand Saumurois, s’appuie majoritairement sur les donneurs d’ordres pour remplir le carnet de commandes. Ici pas de commerciaux, seulement des compétences techniques au sein du bureau d’études qui proposent et répondent aux mieux à la demande des clients ou architectes. C’est le dirigeant qui évalue les affaires en veillant à la valeur ajoutée qu’il peut apporter. Les chantiers sont variés : un immeuble de bureau des années quatre-vingt à Tours dont il faut changer toutes les menuiseries, du patrimoine ancien dont la région de Saumur est riche ou les agences de Citya Immobilier dans toute la France. « Certains architectes veulent juste travailler avec nous », dit-il. Depuis la reprise en 2013 d’une menuiserie aluminium sur les conseils d’un représentant de Würth, Lionel Dujardin a solidement augmenté sa capacité d’intervention. Au point que la menuiserie aluminium (gamme Wicona) atteint 60 % du chiffre d’affaires. Client de longue date de RP Technik, la métallerie est aussi à l’aise avec le mythique Fineline et avec l’ensemble des profils du gammiste acier. Parmi les particularités, notons que l’on ne craint pas non plus la métallerie aluminium pour la fabrication de garde-corps notamment mais aussi de portails coulissants et battants. D’autant que Dujardin Concepts dispose des outils permettant la personnalisation.
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Métallerie aluminium pour se distinguer.
Machines « Made in France »
Ça n’est pas seulement par esprit cocardier que le parc machines est riche en marques françaises. « L’heure est en effet aux circuits courts et au soutien à l’économie nationale. Nous avons cependant aussi une préférence pour les marques hexagonales pour une question de réactivité et de disponibilité. Aussi, nous sommes satisfaits par la qualité des produits », explique le dirigeant. À côté de postes à souder Lincoln on trouve ainsi des postes Gys fabriqués à Laval. La table de découpe au jet d’eau est siglée LDSA situé à Bar-le-Duc et le duo cisaille-presse plieuse vient de la Drôme, de chez Descombes Precimeca. À la conception parmi les logiciels de dessin, à côté des standards du marché, on trouve MétalCad de l’éditeur nantais Media Softs. Dujardin Concepts est aussi partenaire de Soliso, spécialiste français de la pergola et de la protection solaire et aussi expert Premium Came pour les motorisations et contrôle d’accès. Côté agencement, nous avons noté que l’atelier aluminium comprend une partie stock séparée par de grandes portes repliables qui font barrière contre le froid et sont en même temps une vitrine du savoir-faire. Autre détail technique qualitatif : le réseau d’air comprimé est entièrement en tubes Inox. Il alimente, entre autres, la table de découpe jet d’eau capable de réaliser des coupes biaises. Cet investissement récent de 300 000 euros va ouvrir la métallerie vers de nouveaux marchés dont ceux du design et de la création avec la possibilité de travailler une multitude de matériaux différents. Il permet de gagner en autonomie vis-à-vis de laséristes aux délais incertains et souvent longs. « C’est le délai qui donne le tempo dans le bâtiment, cet outil permet de gagner des affaires ne serait-ce que par la réactivité et la liberté de mouvement qu’il nous procure ».
Le confort des salariés prime
Depuis sa création, l’entreprise a investi beaucoup dans du matériel, l’heure est désormais à l’augmentation du confort au travail. « La limite de notre bâtiment est qu’il était à l’origine destiné aux fruits et légumes. Il y a urgence à améliorer l’isolation thermique. L’humain est primordial pour assurer la pérennité de l’entreprise », poursuit celui qui a réussi à convertir son épouse au dessin sur CAO/DAO. Les apprentis sont toujours les bienvenus chez Dujardin. Pas grave s’ils ne restent pas après le CAP. « Le principal est de contribuer à former des jeunes pour le marché du travail, d’autant que certains anciens apprentis finissent par revenir chez nous pour être embauché ». L’essentiel pour Lionel Dujardin est qu’ils restent dans le métier et échangent entre eux. « Les idées de chacun font grandir une profession », dit-il. L’attachement du dirigeant pour son équipe n’est pas feint : « je veux que les salariés soient contents d’être chez nous ».
Lionel Dujardin
© Pyc
C’est un enfant du pays Saumurois qui vient d’avoir 40 ans. Ce fils de grossiste en fruits et légumes a pris goût au métal depuis son adolescence. Passé par l’entreprise Alufer où il a gravi rapidement les échelons, son caractère l’a conduit sans surprise à être son propre patron. Lionel Dujardin décide vite et s’enthousiasme beaucoup. Ce dynamisme l’a logiquement conduit à la tête de la FFB du Grand Saumurois qui lui permet de nouer des liens avec les entreprises de tous les corps d’état et de veiller aux bonnes relations avec les élus locaux. Il porte une attention particulière à l’apprentissage et aux ressources humaines.