Ingénieur de formation, il a consacré toute sa vie à une entreprise, Amada. Arrivé en 1972 à la production, Mitsuo Okamoto (1943-2024) a gravi tous les échelons du fabricant de machines-outils pour la transformation du métal. Cet homme plutôt austère savait s’entourer d’un encadrement fidèle, performant et engagé. Il aura accompagné la transformation de cet industriel à dimension locale en acteur international majeur de son secteur. « Il a été le moteur dans la montée en puissance de la production et de l’export, puis de la création des unités de fabrication en Europe et aux États-Unis", souligne Rémi Martin, directeur général d’Amada France.
Visionnaire sur le laser
En France justement, Amada a pu compter sur les sites de production de Château-sur-Loire (72) et de Charleville-Mézières (08) suite au rachat en 1985 de Promecam, fabricant français de presses plieuses et de cisailles. C’est sous sa présidence, au début des années 2000, qu’Amada prend un tournant décisif par l’intégration de la technologie du laser fibre en misant sur le développement de sa propre source suite à un partenariat avec l’américain JDSU. C’est alors une progression quasi constante que connaît la marque bien connue des entreprises de métallerie. Sa valeur boursière, en dehors d’un creux dû à la crise financière de 2009, a littéralement triplé en vingt ans. « Okamoto san n’était plus en poste depuis 2020, mais il était devenu conseiller à la présidence. L’ombre de Monsieur Okamoto planait toujours, même après 2022 », remarque Rémi Martin, "il nous a inculqué la valeur du client et qu’un bon produit sans un très bon service ne donne pas le résultat attendu". D'où le slogan du groupe de près de 9 000 salariés, « nous grandissons avec le client ». Mitsuo Okamoto a été remplacé à la tête d’Amada par Takaaki Yamanashi, ingénieur et spécialiste du laser, qui poursuivra la même stratégie.