Le projet avait fait couler beaucoup d’encre et attisé les débats dans une ville peu habituée aux polémiques. Fini le traditionnel sapin de Noël végétal installé devant la mairie avec ses décorations habituelles. Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic élu en 2020, ne voulait plus « d’un arbre mort » pour célébrer la naissance de Jésus. Passée la période de stupeur et de débats, l’heure est au constat. Le « sapin de verre » conçu par le designer Arnaud Lapierre est en place depuis le 8 décembre devant l’Hôtel de Ville et la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Force est de constater que l’effet est globalement positif. Cette œuvre de métal et de verre issu du recyclage est une attraction comme le serait une création d’art contemporain.
Montage de 600 pièces
Haut de 11 mètres et 5 mètres de diamètre, le sapin a été fabriqué par la Métallerie Bordelaise basée à Latresne (33). La PME dirigée par le duo Fabien Coste et Guillaume Percheron a travaillé à partir d’une image en 3D du designer et de photos de la maquette en taille réduite. Il s’agissait de mettre au point un ouvrage stable et sécurisé qui puisse être monté et démonté, stocké et transporté sans dommages durant plusieurs années. Ce sont près de 600 pièces qui doivent être assemblées comme un Mécano. Chacune des pièces étant gravée pour être repérée et des systèmes de pince ont été développés pour fixer les modules de verre.
Trois fois moins cher
Mais l’argument « massue » c’est son coût. L’investissement de 130 000 euros représente une dépense de 22 000 euros par an sur les six ans du mandat municipal auxquels il faut ajouter des coûts de nettoyage et de stockage. « Le coût du sapin mort, était de 60 000 euros par an pour une durée de seulement trois semaines », explique-t-on à la mairie. Soit quasiment trois fois plus que le sapin des métalliers. Cet argument financier conjugué à l’accueil finalement favorable du public local aura fini par éteindre la polémique initiale.