Cet artiste américain travaille depuis trois décennies au sous-sol d’un immeuble parisien. Il fait revivre à sa manière une activité longtemps dominante dans ce quartier de la Bastille.

Le monde sous-terrain d’Adam Steiner

Paris et plus particulièrement le quartier de la Bastille, sur la rive droite, a été jadis une vaste zone artisanale truffée d’ateliers. On y travaillait le bois, le verre et le métal tant pour l’ameublement que pour les luminaires et les ustensiles en tout genre. Découvert à l’occasion de la Paris Design Week, l’artiste et designer Adam Steiner s’inscrit totalement dans cette tradition. Ce New-Yorkais a installé il y a trente ans son atelier dans la cave voûtée d’un immeuble de la rue de Charonne. Un espace de plus de 100 m2 où il a son établi entouré de vieilles machines achetées dans des ventes aux enchères : scie, perceuses, étau de ferronnier, outils à frapper, etc. L’endroit paraît irréel. Il y fabrique des lampes cerclées de métal patiné et des meubles d’inspiration préindustrielle dans laquelle le rivet régnait en maître. Comment fait-on pour travailler le métal dans un atelier en sous-sol en plein Paris ?

Le silence et la fraîcheur

« J’aime le silence et j’ai l’avantage d’être au frais même en plein été », dit-il. Mais alors pour le soudage ? « Je ne travaille qu’avec des aciers très propres et je réduis les points de soudure au juste minimum », cela afin de réduire les émissions de fumées. L’atelier est mis en surpression par une ventilation lorsqu’il décide d’allumer son poste à souder. Le plus étonnant est que l’artiste arrive à réaliser de grandes pièces qu’il parvient à faire remonter le long d’un étroit escalier. En sortant, on passe devant son stock de plats et de cornières soigneusement rangés contre un mur. À l’image de son travail, l’organisation d’Adam Steiner est méticuleuse, précise et empreinte d’une note poétique.

https://www.adam-steiner.com/