Les jeunes sur orbite !
Que de chemin parcouru depuis la première édition du concours à Paris La Défense sous la voûte du Cnit en 1998. Le sujet était alors « libre » et les œuvres présentées étaient disparates avec tout de même plusieurs références au football, coupe du monde oblige. Depuis, l’opération s’est affinée et considérablement améliorée aussi bien sur le plan technique que créatif. Deux phénomènes y ont contribué. Tout d’abord les enseignants ont dans leur ensemble pris Métal Jeunes à leur compte pour en faire un véritable « projet pédagogique ». Les matières comme le français, le dessin, l’histoire et les mathématiques se sont greffés sur le projet en étroite collaboration avec les formateurs en métallerie. Cela a généré une émulation formidable qui se lit forcément dans les œuvres. Autre paramètre qui a changé la donne : l’équipement technique. Il y a une division d’écart entre les œuvres de 1998 et celles présentées depuis moins de dix ans. La CAO / DAO, la découpe laser, l’intégration d’électronique, les traitements de surface… pour ne citer qu’eux ont ouvert de nouveaux champs créatifs aux équipes participantes. Les CFA et les lycées professionnels sont aujourd’hui mieux équipés qu’il y a vingt ans. Les établissements de formation suivent en ce sens l’évolution des entreprises.
Des jeunes de tous horizons
Mais plus globalement, ce sont aussi les jeunes qui ont évolué. Ils sont aidés par Internet notamment qui leur donne en quelques clics des pistes créatives et des réponses aux difficultés techniques. Leurs aînés devaient souvent se contenter de la bibliothèque de l’établissement de formation… Il y a sans doute aussi un changement d’attitude chez la plupart des enseignants. Ils se laissent plus facilement tenter par l’abstraction, la poésie et l’humour ce qui est nécessairement un choix gagnant. Surtout dans le cas de jeunes en difficulté scolaire. Car, il est important de souligner que Métal Jeunes est un concours ouvert à tous. Il n’y a ni présélection ni critères de participation particuliers à respecter sinon celui d’être dans un cursus de formation aux métiers de la métallerie. Des jeunes en décrochage scolaire comme des hypermotivés se retrouvent dans la même course. Et ce ne sont pas forcément les plus « parfaits » qui seront sur le podium. Le jury constitué de professionnels, de partenaires fournisseurs et d’enseignants est aussi sensible à la réalisation technique, au projet écrit et éventuellement à la démarche vidéo qu’à l’émotion que l’œuvre révèle. Toutes les équipes sont traitées avec la même grille d’analyse et ont toutes une chance d’être récompensée.
Enfin, cette prochaine édition dont les résultats seront communiqués aux prochaines Assises de la métallerie le 6 juillet à Paris, affiche moitié moins de participants que les éditions précédentes. La cause ? Le confinement dû au Covid a brisé l’élan et perturbé le suivi d’une part significative de projets. Que ceux qui participent à cette édition des « Révolutions spatiales » soient remerciés pour leur persévérance.