L’architecte, auteur de nombreux projets marquants des quarante dernières années est décédé. Il restera celui qui aura su transformer la salle des ventes d'un abattoir en une vitrine technologique et culturelle.

Adrien Fainsilber, père de la Cité des sciences

Il est l’un des acteurs clé de la Cité des Sciences et de la Géode de La Villette à Paris. Ce projet emblématique lui a valu en 1986 le Grand Prix d’architecture. Lors d’un entretien qu’il nous avait accordé en 2005, il nous avait raconté ses échanges avec François Mitterrand. Il arrivait au président de la République d’appeler l’architecte en pleine nuit pour discuter, avec passion, d’un détail d’architecture… c’était une autre époque. La Cité des Sciences qui se trouve dans les murs de ce qui aurait dû être la salle des ventes d'un abattoir géant (qui n'aura jamais servi...) était en avance et donc aujourd’hui pleinement dans son temps. Aussi bien sur la forme que sur le fond. Transformer et sublimer un existant en béton en y apportant des poutres alvéolaires de 35 m de portée et la première façade rideau en VEA contreventée par des tirants en Inox c’était à la fois audacieux et écologique avant l’heure.

Une architecture qui dure

Adrien Fainsilber disait qu’une « architecture durable est très importante, car cela signifie que sa forme ne se démode pas ». Pour ceux qui ont, comme l’auteur de ces lignes, l’occasion de passer très souvent devant la Cité des Sciences, il n’y a aucun doute : cette création n’est pas démodée. Tout juste aurait-elle besoin d’une maintenance plus soutenue… Cet architecte discret portait une attention forte aux solutions techniques en témoigne son étroite collaboration avec des bureaux d’études devenus des pointures comme RFR ou Arup. Parmi ses réalisations on peut citer l’UTC de Compiègne (1975), le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (1997) et le Palais de Justice d’Avignon (2000). Il est décédé à 91 ans le 11 février à son domicile.

Photo : © Maurice Fainsilber