Il avait été le dirigeant de Metafer en Bretagne. Après avoir cédé cette métallerie, Lionel Moretto s’est tourné vers sa passion : la ferronnerie d’art. Ça semble plutôt lui réussir.

Au départ il y avait la société Metafer, une métallerie reprise par Lionel Moretto en 2005. Le fils d’Arturo Moretto, artisan ferronnier d’art réputé, avait quitté la région parisienne pour s’installer avec sa famille à Saint-Brieuc (22). Cette structure était montée jusqu’à 27 salariés, avait obtenu le label EPV (Entreprise du patrimoine vivant) et comptait plusieurs références remarquables notamment dans le secteur de la restauration du patrimoine ancien de la capitale. Malheureusement la crise sanitaire et les périodes de confinement n’auront pas épargné Metafer Sarl Cfer, tout particulièrement par des délais de paiements de situations de travaux « anormalement compliqués ». La PME s’est trouvée alors en grande difficulté financière. « De là, tout s’enchaîne et la mise en redressement au tribunal de commerce en octobre 2021 était inévitable. Cette mesure qui a pour but de protéger l’entreprise et ses salariés, aura finalement accentué les difficultés », explique le dirigeant. Ce dernier avait en 2019 ouvert une entreprise de ferronnerie d’art dans un atelier de 900 m2 toujours dans la région de Saint-Brieuc, à Plaine-Haute. En mars 2022, Lionel Moretto a cédé Metafer à son confrère Gaël Hardy dirigeant de Crézé à Saint-Jacques-de-la-Lande (35) pour se consacrer entièrement aux métiers de la forge qui le passionne.

Une équipe de quatre ferronniers

Avec Cécile, sa femme et collaboratrice en bureau d'études depuis 17 ans et une équipe de quatre ferronniers, dont Xavier Gousset qui s’occupe de l’atelier, la Manufacture des Forges a déjà signé quelques belles réalisations telles que des marquises, des rampes intérieures et extérieures, des grilles à trous renflés et des auvents en restauration. S’il fallait n’en retenir qu’un de ces chantiers, ce serait sans doute celui de cet hôtel particulier dans Paris, à deux pas de la Tour Eiffel. Ce bâtiment avait été séparé en deux grands appartements dans les années soixante. L’escalier central ayant été restitué, il a fallu refaire une rampe en fer forgé et dans un style Art nouveau sur le thème des plumes de paon. À partir d’une photo en noir et blanc datant des années trente, il a fallu dessiner les éléments constituants les garde-corps et obtenir l’accord de la maîtrise d’ouvrage. S’en sont suivis des prototypes. « Une fois l’ensemble des détails validés, nous avons pu réaliser l’ouvrage en suivant scrupuleusement les techniques de forge et d’assemblage traditionnelles courantes au XIXe siècle : marteau sur l’enclume, forge et matriçage au marteau-pilon, estampage des mains courantes, ciselage manuel, insert et rivetage cuivre, amincis et refoulages forgés et assemblages par rivets borgnes ». Une référence qui ouvre de belles perspectives à cette manufacture prometteuse.

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