Il y a assez d'espace pour accoler le stock des barres et profils aux postes de travail. © Pyc
Il y a assez d'espace pour accoler le stock des barres et profils aux postes de travail.
C’est une des entreprises majeures de la région de Cholet. BM SAS est une métallerie qui s’est spécialisée sur le créneau des centres commerciaux. Sa palette d’intervention est large. Ce qui compte ici c’est la fiabilité et la réactivité.

BM SAS à Sèvremoine (49)

Quand Bernard Boisseau créé Boisseau Métallerie en 1981, il partait de zéro. Devenue plus tard BM SAS Métallerie, cette entreprise installée en pleine campagne au nord-est de Cholet (49) a compté jusqu’à 70 salariés. Le surnom que portait avec amusement le dirigeant était « Géo Trouvetou ». Cette image colle toujours à l’établissement racheté en 2019 par Jean-Christophe Dubiez. « Il y avait déjà pas mal concurrence sur le plan local dans les années quatre-vingt-dix. La marque de fabrique de Bernard a été « apporteur de solutions techniques ». Il avait une réponse pertinente à toutes les problématiques techniques, c’était connu des prescripteurs et des bureaux d’études », explique-t-il. Aujourd’hui BM a réussi à fidéliser une clientèle exigeante pour laquelle la qualité de réalisation compte au moins autant que le respect du timing.

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Des tréteaux télescopiques et réglables avec précision.

Liée à la grande distribution

Les marchés de BM sont réalisés à près de 70 % pour des enseignes de la grande distribution. Des marchés qui peuvent s’avérer extrêmement diversifiés. Il y a autant de métallerie à réaliser sur des zones de stockage, sur des équipements techniques que sur des murs-rideaux ou des agencements décoratifs à base d’Inox notamment (zones alimentaires, poissonnerie…). Il n’y a pas de chartes esthétiques particulières à respecter puisqu’il s’agit généralement d’enseignes gérées par des indépendants, ils sont libres quant aux choix d’agencement. « Nous faisons aussi des éléments structurels dans les zones vins, dans un style de chais, par exemple, avec des effets visuels et des ambiances. C’est du décor qui ne reste jamais sur une longue durée. Mais attention, il nous est impossible de cheviller les ouvrages dans le sol. À nous d’étudier un mode d’accrochage sans prise de risque pour les clients ni dégradation du bâtiment », commente Jean-Christophe Dubiez. Sur le centre Leclerc des Sables d’Olonnes, BM est intervenu en 2000 et y intervient encore cette année. « Il y a en permanence des extensions, des transformations et des aménagements à faire », indique le dirigeant. La métallerie intervient principalement sur trois départements (44, 49 et 85), elle évite d’aller au-delà de 2 h 30 de route. Car pour ces clients la fiabilité et la ponctualité sont de rigueur. « Attention, ce sont des acheteurs, ils sont durs en affaire. Pas question de déroger aux engagements pris ». Aussi la maintenance et le dépannage sur les fermetures tels que les rideaux métalliques, par exemple, sont à traiter avec la plus grande attention. Ce sont des urgences !

Dans l’optique de réduire quelque peu sa dépendance vis-à-vis des centres commerciaux, le dirigeant vise des marchés tels que les groupes scolaires et le tertiaire dans lesquels il a progressivement pris pied. C’est un des changements entrepris depuis 2019, à savoir une démarche commerciale plus élargie.

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Fabrication des portes tôlées isolées pour les locaux techniques.

Fabrication des portes tôlées

BM a cette particularité de maîtriser quasiment toute sa chaîne de valeur, on n’y sous-traite que peu de choses. De la conception à la pose en passant par la fabrication et la mise en peinture (liquide), BM fait aussi le SAV et la maintenance. On fabrique ici ses propres portes tôlées pliées et isolées toujours sur-mesure, un travail qui occupe un salarié à temps complet. La plupart des métalliers ont depuis longtemps cessé cette activité. Ce cadre avait été fixé par Bernard Boisseau. Le repreneur s’est bien gardé de chambouler cet équilibre. Il a cependant entrepris d’améliorer l’organisation interne. « Il s’agit de sortir d’une logique « tout exécution ». J’ai un marché, je le réalise, je facture et je passe à autre chose… Nous allons plutôt réfléchir sur la façon de créer du lien entre bureau d’études et chantiers. Avoir une approche de bon sens qui entraîne plus de remontées du chantier, plus d’échanges dans des groupes de travail, en vue d’une amélioration continue ». En somme, faire du Lean management sans en suivre trop strictement les règles… « Ça n’était pas dans la culture de l’entreprise d’échanger comme ça entre les services », insiste Jean-Christophe Dubiez.

La santé des soudeurs

Côté moyens de production, BM dispose de beaucoup de place. 2 300 m2 couverts ça donne un peu d’air pour travailler et monter à blanc les ouvrages. Bien conçus, les ateliers sont tous alimentés par des ponts roulants. Le stock des barres et profils est dans la zone de production vu que la place ne manque pas. Presse plieuse et cisaille, poinçonneuse numérique couplée à une table plasma récemment remise à neuf font partie des principales machines. Une cabine de peinture liquide permet de traiter les ouvrages même de grandes dimensions (jusqu'à 14 m de long). Un investissement récent a porté sur la sécurité au travail des soudeurs. Tous les postes ont été équipés avec des torches aspirantes reliées à une aspiration centralisée. Idem à la peinture qui a été dotée d’une nouvelle aspiration de l’air.

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L’urgence des recrutements

Nous avons demandé au dirigeant où il se voyait dans dix ans. « Je n’ai pas de rêves de grandeurs. Si nous atteignons entre 5 et 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce serait déjà bien ». En revanche, il ne cache pas son inquiétude sur le recrutement. La moyenne d’âge de son équipe l’oblige à considérer la question avec sérieux. Cette région, entre Vendée et Loire-Atlantique, connaît quasiment le plein-emploi depuis des années. Le dirigeant doit en plus composer avec la concurrence de villes comme Angers ou Nantes. Il y a bien quatre apprentis en ce moment dans l’entreprise. Il en espérait cinq…

Jean-Christophe Dubiez

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Quand il a repris BM en 2019, cet ingénieur UTC en mécanique avait 47 ans et souhaitait donner un nouvel élan à sa carrière. Il sortait alors de dix années passées chez Cougnaud, spécialiste de la « baraque de chantier » et de la construction modulaire. À ce titre Jean-Christophe Dubiez travaillait déjà régulièrement avec le CTICM, par exemple. La construction métallique n’était pas si éloignée. « Je cherchais une reprise dans un secteur technique avec la maîtrise de la chaîne de valeur. Ne pas être sous-traitant ou poseur était important dans mon esprit ».

www.bm-sa.com

Entreprise

BM SAS

Effectifs

43

Chiffre d’affaires

3,6 millions d’euros

Surface couverte

2 300 m2

Investissement récent

Aspiration centralisée des fumées de soudage