L’ouvrage n’est pas banal. Cette maison familiale du XIXe siècle à Mont-Saint-Aignan, une commune qui surplombe Rouen, a été agrandie de la plus belle des manières : avec une véranda entièrement vitrée de près de 80 m2. Cette grande pièce supplémentaire qui accueille désormais le salon offre une vue spectaculaire sur la ville. L’ouvrage fabriqué par les Ateliers FG de Chambly (60) est posé sur le garage d’environ 120 m2 qui a été construit après excavation dans la pente boisée du jardin. Elle présente plusieurs particularités. Outre sa taille (près de 12 m de long et 6 m de large), c’est sa couleur qui dénote et qui, le moins que l’on puisse dire, est audacieuse. Il s’agit d’un rouge soutenu (thermolaquage RAL 3004 aspect sablé) qui rappelle au client, un industriel des télécoms, la couleur de son bateau… L’autre particularité tient à sa construction elle-même.
Des châssis à soufflet assurent la ventilation.
PAS DE CONTACT DIRECT AVEC LA DEMEURE
Notons que la véranda est indépendante de la maison, toutes les reprises de charge se font sur la dalle béton qui constitue le toit du garage. Elle ne s’appuie pas sur l’habitation qui est à pans de bois car cela engendrerait des mouvements de dilatation différents entre le bois et le métal. Le raccord d’étanchéité a été réalisé par le couvreur avec du zinc. « Il a fallu scanner la façade de la maison et réaliser nos plans à partir d’un nuage de points pour dessiner l’arrière de la véranda », précise Frédéric Gallez, métallier et dirigeant des Ateliers FG. Celuici a d’abord fabriqué une ossature primaire. « Nous voulions une structure esthétique qui soit fine et qui participe pleinement à l’atmosphère dans la véranda ». Cette structure porteuse a été réalisée en PRS à partir de tôles de 15 mm découpées au laser, coiffées par une cornière de 60 × 60 mm et assemblées par soudures bouchons en continu. Celle-ci a ensuite été métallisée et thermolaquée en noir par Sonopol à Vendôme (41). Notons que la poutre sous le chéneau qui soutient la toiture est un profil C et non un tube, cela permet au métallier de créer une rupture thermique. La menuiserie acier qui fait l’enveloppe est également en rupture thermique. Il s’agit de la gamme Fineline 70 RPT de RP Technik. Les Ateliers FG travaillent avec l’ensemble des gammistes du marché, qu’est-ce qui a justifié ce choix ? « L’extrémité en facettes de la véranda était un peu délicate à mettre au point. Les pareclose obliques de la gamme Fineline 70 permettaient de fabriquer des panneaux à pans coupés. Entre les montants et les traverses en biais, ça risquait autrement de poser un problème. Je choisis toujours les profils de tel ou tel fournisseur en fonction du projet à réaliser », explique Frédéric Gallez.
UN CONFORT QU’IL FAUDRA AJUSTER À L’USAGE
La véranda est dotée d’une porte-fenêtre côté jardin et de deux portes-fenêtres côté ville. Afin de permettre l’aération de l’espace, le métallier a installé deux fenêtres à soufflet à l’extrémité en imposte. « Le client souhaitait une motorisation mais ça ne pouvait pas tenir dans des profils minces. Nous avons finalement adapté un compas Inox et une béquille de chez Jansen, l’ouverture et la fermeture se font manuellement en montant sur un escabeau car l’ouvrant est à plus de 2 m de hauteur ». Côté vitrage, en toiture il s’agit d’un verre autonettoyant (Kap Verre) et sur les menuiseries c’est un 44.2/20/6 avec traitement solaire qui a été préconisé. Le chauffage en hiver se fait via des radiateurs reliés au chauffage central. Le métallier avait suggéré des verres chauffants, mais le client n’a visiblement pas été convaincu par cette solution pourtant esthétique et fiable. Pour le confort d’été en revanche et compte tenu de la grande surface vitrée sans la moindre protection solaire extérieure, il est vraisemblable que le propriétaire fasse installer une climatisation avant l’été prochain…
