Français et Américains dialoguent sur le patrimoine ancien. Le cluster Patrimoine Bâti 4.0 vise à initier une nouvelle dynamique sur la question.
Un cluster est un réseau d’entreprises et / ou d’organismes ayant un fort ancrage local. Ce CPB 4.0 créé courant 2018 entre principalement la FFB de l’Aube et l’organisme d’état américain NCPTT (National center for preservation technology and training) est une originalité. Que l’Aube, et plus précisément Troyes, ait une légitimité sur la question du patrimoine ne fait pas de doute. La ville est non seulement une vitrine éblouissante de l’architecture française du début du moyen-âge à nos jours, mais elle abrite la Cité du Vitrail, la Maison de l’outil et de la pensée ouvrière et l’Institut universitaire des métiers du patrimoine (IUMP). Cette dernière est impliquée avec l’EPF campus de Troyes (école d’ingénieurs) dans ce cluster. Que vient faire une agence fédérale américaine dans cette affaire ? « Notre pays n’a pas trois siècles d’existence mais pour autant nous nous préoccupons de notre patrimoine bâti », explique Andrew Ferrel, directeur du NCPTT. « Nos constructions des années 30 et 40 ont besoin d’être rénovés, restructurés et mis en conformité sur le plan énergétique notamment. Cela suppose des connaissances en matériaux et en énergie que nous développons depuis longtemps dans notre établissement ». Un cluster est une plateforme d’échange et de partage des connaissances mais aussi des étudiants et stagiaires. Inscrire le patrimoine bâti (en France cela concerne les constructions d’avant 1948) vers la transition numérique et énergétique est une des missions que se fixe cette équipe. D’ores et déjà la masse de connaissances à réunir est considérable. Tout comme le sont les attentes des maitres d’ouvrages et des pouvoirs publics qui cherchent des solutions face à la densification des zones urbaines. Sur le plan local, la FFB de l’Aube mise sur un effet de dynamisation de son tissu d’entreprises. « Cette coopération entre la France et les USA dont l’épicentre est à Troyes aura nécessairement un effet sur l’activité des entreprises locales. Nous imaginons qu’elles puissent se former et gagner en qualification sur ces questions de patrimoine et, pourquoi pas, réussir à décrocher des marchés en France et à l’étranger avec cette compétence particulière », explique Jonathan Budzin, secrétaire général de la FFB de l’Aube et directeur exécutif du cluster Patrimoine bâti 4.0. Enfin, quelle serait la place de la métallerie ? La profession ne pouvait pas être mieux représentée. Le président du cluster n’est autre que Vincent Mathieu, dirigeant de la métallerie Guilleminot à Courteranges (10) et président des métalliers de l’Aube.
Andrew Ferrel, directeur du NCPTT.