La pandémie fait rage et la pénurie de composants aussi. Dans les deux cas nous faisons face à l'infiniment petit et aux techniciens en blouses blanches...

T’es où ma puce ?

Il y a bientôt deux ans la planète s’est mise à l’arrêt à cause d’un virus. Depuis trois mois les tensions extrêmes sur l’approvisionnement en semi-conducteurs freinent des pans entiers de l’industrie. Dans les deux cas, c’est l’infiniment petit qui réussit à faire vaciller l’économie mondiale. Dans les deux cas, ce sont des individus masqués et installés dans des salles blanches qui tiennent en haleine les béotiens que nous sommes tous forcément. Dans les deux cas, on touche à l’invisible et nous sommes bien obligés à nous en remettre aux gars en blouse blanche, les seuls sachants dans cette histoire. Quand des fabricants automobiles mettent à l’arrêt leurs chaînes de fabrication moins par manque de matière qu’à cause de la non-livraison des puces microscopiques qui pilotent les fonctions du véhicule, ça en dit long sur notre dépendance. Au même titre que nous dépendons de trois laboratoires pour les vaccins, nous dépendons de trois fabricants (peut-être moins) de semi-conducteurs pour faire tourner les machines. Une situation absurde dans laquelle dénoncer un « abus de position dominante » paraît totalement vain.

Comment en est-on arrivé à ce point d’aveuglement ? Les politiciens et les instances internationales de régulation sont-elles à ce point incapables d’anticiper les déséquilibres économiques ? Cela pourrait même, selon certains, déboucher sur un conflit armé de grande envergure. Tout ça pour des puces… En attendant, et pour revenir sur le terrain de la métallerie, ne lâchez pas vos machines électromécaniques. Celles des années quatre-vingt-dix, par exemple. Pour ceux qui ont un peu de place dans l’atelier, avoir en « roue de secours » une scie, une presse ou un banc d’usinage d’ancienne génération peut s’avérer particulièrement utile à l’avenir…