Le marché se porte bien pour les charpentiers métalliques. Les carnets de commande sont remplis. Mais les réglementations environnementales ne leur sont pas favorables.

Les charpentiers métalliques français semblent avoir le sourire. Leur activité connaît une hausse de 6 % par rapport à 2020 et les carnets de commandes sont déjà bien remplis pour le premier semestre 2022. Selon leur syndicat professionnel, le SCMF qui représente plus de 800 entreprises en France pour un marché s’établissant à 3,8 milliards d’euros, la croissance est soutenue par les commande privées de bâtiments industriels, agroalimentaires, commerciaux, logistiques et de distribution. Notons que les charpentiers français réalisent 78 % de leurs chantiers pour des bâtiments industriels notamment pour des surfaces de 2 000 à 5 000 m2 pour lesquels l’acier est une offre compétitive. Ce contexte favorable est aussi marqué par des tensions. Par exemple, la hausse des prix de la matière première a entamé les marges des entreprises et les difficultés de recrutements à tous les niveaux sont toujours aussi importantes.

Un parti pris "non justifié"

Roger Briand, président du SCMF, a, lors d’une conférence de presse à Paris, insisté plus particulièrement sur les tensions induites par la réglementation environnementale. Entendez aussi bien la RE 2020 (qui entrera en vigueur en janvier 2022) et la REP (responsabilité élargie des producteurs). « Nous sommes en accord avec la nécessité d’améliorer nos bilans carbone mais nous nous heurtons à un parti pris non justifié en faveur de la construction bois ». Il pointe du doigt le choix de l’analyse du cycle de vie (ACV) dynamique, que la France est seule à avoir retenue, et qui apporte aux matériaux biosourcés « un avantage inéquitable et inexplicable scientifiquement ». Concernant la REP, Roger Briand a eu cette phrase implacable : « si les constructions étaient toutes métalliques, cette REP n’aurait jamais vu le jour ». Allusion au fait que les métaux sont parmi les matériaux qui ont toujours été récupérés et recyclés. Pour autant, la profession est assujettie à l’éco-contribution qui va la conduire à « financer en partie les structures et dispositifs pour traiter les autres matériaux ».