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Il continue de diriger de chez lui sa PME tout en prenant soin de ses enfants. Par le métier de son épouse, Geoffrey Denys a été sensibilisé plus tôt à la crise du Covid-19.

Geoffrey Denys est dirigeant de Cian Entreprise dans le Nord. Son épouse est cadre hospitalier au CHR de Lille. L’établissement a été sollicité dès le départ de la pandémie avec les premiers patients de l’Oise sachant que l’hôpital de Compiègne avait été submergé. « J’ai été très vite informé de la réalité de la menace. Mon épouse a participé à la mise en place des premiers protocoles et à l’organisation du service de réanimation. D’un service avec 20 lits ils sont passés à 200 lits. Mon épouse a été au front et l’est toujours ». C’est donc avec quelques jours d’avance sur les consignes des pouvoirs publics que Geoffrey Denys a pris des mesures de protection (gestes barrières, mise à disposition de gel hydroalcoolique, lavage des mains, masques…). Cian Entreprise travaille régulièrement en industrie et a eu à qualifier ses salariés lors d’intervention sur sites amiantés et de fait a appliqué la sous-section 4 (SS4) du Code du travail. « Nous avions déjà une culture de la prévention et du port du masque dans l’entreprise ». La veille du confinement obligatoire tout s’est accéléré : mise en place dans l’urgence du télétravail pour l’administration, les dessinateurs, les chargés d’affaires… La décision est alors prise de fermer l’atelier et d’engager la demande d’activité partielle. Les charges fixes continuent de peser avec toutefois des circonstances favorables : le propriétaire des murs est familial…

Vers un redémarrage ?

Particulièrement actif dans l’action syndicale et professionnelle (Union du montage levage, Union des métalliers, SCMF, OPPBTP, Médecine du travail…) Geoffrey Denys a eu dès le départ les textes du guide de préconisations sanitaires entre les mains. Il se dit prêt à redémarrer doucement l’activité pour fin avril. « Je suis constamment en contact avec mes salariés je leur explique qu’un redémarrage est possible sous condition que l’on ait vu des résultats positifs au confinement. Cela concernerait des chantiers de charpente métallique où les salariés ne sont pas proches les uns des autres et dans lesquels n’interviennent pas d’autres corps de métier ». En attendant, le dirigeant est chez lui avec deux jeunes enfants dont un qui nécessite une attention particulière. Son épouse « au feu 12 heures par jour », rentre le soir exténuée. « C’est chaud comme période », conclut Geoffrey.

Cian Entreprise à Hallennes-Lez-Haubourdin (59)

25 salariés – charpente métallique, couverture bardage, métallerie.

4 600 m2 d’atelier. Chiffre d’affaires : 3 millions d’euros